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des études et ceux des maîtresses et, par ces derniers, nous fait connaître le programme de chaque classe. La préfectrice veille au respect du plan général d’études, répartit les enfans entre les classes de façon que chacune ne compte pas plus de trente ou trente-cinq élèves, décide du passage des élèves de l’une dans l’autre, note les absences, fixe les jours de confession et désigne les élèves qui sont en état de communier.

M. l’abbé Morey, qui a reproduit ou analysé ce règlement scolaire, et qui s’en est servi, concurremment avec d’autres sources d’information, n’a pas toujours distingué nettement les époques ni les deux ordres d’enseignement, l’enseignement primaire, donné gratuitement aux externes, l’enseignement secondaire, donné aux pensionnaires. Certaines règles leur étaient communes, par exemple la prescription de traiter les enfans avec douceur, l’interdiction des verges et de la baguette dont l’usage est permis pourtant par les constitutions révisées de 1640, mais est réservé à la supérieure ou à la maîtresse générale et ne doit être pratiqué que sur la main ; la précaution de ne jamais laisser les filles seules ni en tête à tête, mais de les grouper par trois ; l’importance prépondérante donnée à l’instruction religieuse, peut-être l’habitude des récapitulations générales périodiques qui devait être en vigueur avant d’être introduite, en 1650, dans le règlement ; celle de demander aux enfans de rendre compte de vive voix et par écrit de ce qu’elles ont appris. Les travaux ménagers paraissent bien s’être bornés, pour les externes et pour les pensionnaires, aux ouvrages de femmes avec cette différence que, pour les premières, ils ne comprenaient que des travaux utiles, au nombre desquels était la confection et que, pour les secondes, on y ajoutait des travaux d’agrément. On apprenait à lire la lettre moulée dans les livres, l’écriture à la main dans les titres de famille et les actes notariés, le latin dans les livres liturgiques. L’enseignement secondaire comprenait des leçons d’économie domestique. Elles enseignaient à tenir la comptabilité d’une maison, à écrire des lettres d’affaires. Les Ursulines ouvrirent aussi des patronages pour les filles du peuple, des crèches ou des salles d’asile pour les enfans des deux sexes.

Si l’on considère l’extension et l’unité qu’elles donnèrent à l’éducation féminine, le bonheur avec lequel elles réalisèrent