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ESSAIS ET NOTICES

LA CHUTE D’UNE IMPÉRATRICE

Le livre que M. de Méneval vient de publier est le complément des trois volumes de Souvenirs historiques dus à son grand-père, l’ancien secrétaire du portefeuille de Napoléon Ier, qui fut ensuite secrétaire des commandemens de l’Impératrice-Régente et resta attaché à la personne de la souveraine jusqu’au mois de mai 1815. A l’aide de la correspondance intime et du Journal inédit du baron de Méneval, l’auteur de Marie-Louise et la Cour d’Autriche entre les deux abdications[1] nous décrit d’une plume alerte l’existence de l’Impératrice depuis le départ de Paris, le 29 mars 1814, jusqu’à la deuxième abdication de l’Empereur. Une étude documentée sur cette période n’est jamais négligeable : si, après les beaux travaux de M. Frédéric Masson[2] et de M. Henri Welschinger[3], la vie de la seconde femme de Napoléon est connue dans ses grandes lignes, le champ de la « petite » histoire demeure encore assez vaste, et l’on y peut glaner avec profit. L’ouvrage de M. de Méneval apporte des renseignemens nouveaux et particulièrement curieux sur la conduite de Marie-Louise pendant l’été de 1814 ; le recul du temps a permis à l’auteur de soulever un coin du voile, de montrer ce que la discrétion du secrétaire de l’Impératrice avait tenu caché. L’historien nous dépeint l’intimité toujours croissante de la souveraine déchue avec le comte Neipperg, et il traite ce sujet épineux avec une réserve et une délicatesse à laquelle nous voulons rendre hommage dès le début.

  1. 1 vol. in-8 ; Emile Paul.
  2. L’Impératrice Marie-Louise, 1 vol. in-8 ; OIlendorff.
  3. Le Roi de Rome, 1 vol. in-8 ; Plon.