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Page:Revue des Deux Mondes - 1909 - tome 50.djvu/153

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Des travaux considérables ont été faits, avec succès, pour en accroître les commodités. Le goulet est inexpugnable. Pourvu qu’on lui assure, du côté de terre, la sécurité qu’il possède déjà du côté de la mer, ce port peut être une base navale d’une merveilleuse efficacité. Là pourront trouver place, à l’abri de tout risque et à proximité du lieu probable de leur utilisation, aussi bien nos grandes unités de première ligne que nos bâtimens cuirassés en réserve.

Au cours de l’histoire nous voyons l’étoile de Brest tantôt briller, tantôt pâlir. Ces oscillations ont toujours correspondu à des mouvemens parallèles de notre politique navale, que les intérêts du moment entraînaient vers le Nord ou vers le Sud. Nous venons de traverser une longue période pendant laquelle l’intérêt maritime était dans la Méditerranée : Brest était relégué au second plan. Puisque l’évolution et la répartition nouvelle des forces maritimes étrangères ont ramené encore une fois notre attention du côté de l’Atlantique et de la Manche, Brest doit prendre à nouveau la première place dans nos préoccupations.

Malheureusement, son arsenal, situé sur les bords étriqués de la Penfeld, est de trop petites dimensions pour répondre au rôle qu’il aura désormais à remplir. Des travaux ont été entrepris à Lanninon pour atténuer les inconvéniens de ce manque de place. Il convient de les continuer et, en même temps, de débarrasser l’arsenal de tous les bâtimens en réserve qui ne doivent pas faire partie des escadres, ainsi que de toutes les vieilles coques qui l’encombrent.

Depuis longtemps, l’usage s’est établi de remiser dans la rivière de Châteaulin, à Landévennec, le trop-plein de l’arsenal. Quand, à la mobilisation, les bâtimens conservés dans la Penfeld auront été armés et mis à même de prendre place en rade, on compte amener de Landévennec les bâtimens qui devront remplacer les premiers aux postes d’armement. Cette façon de procéder tient un compte insuffisant des exigences auxquelles une organisation rationnelle de la mobilisation est appelée à satisfaire. La marine doit tendre à s’organiser de telle sorte que, aussitôt l’ordre de mobilisation reçu, tous ses bâtimens soient immédiatement mis en état de prendre la mer. Il faut par suite s’efforcer de doter nos arsenaux d’une longueur de quais suffisante pour que toutes les unités à armer y trouvent place