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pas très aisément, se proposaient, en rachetant le réseau du Gothard le 1er mai 1909, de maintenir bien entendu les mêmes taxes et surtaxes ; et celle mesure s’imposait d’autant mieux que les affaires et les recettes du Gothard, loin de progresser, avaient subi en 1908 un sensible fléchissement par rapport à 1907 :


Nombre de personnes transportées Tonnes de marchandises transportées Recettes totales de l’exploitation du Gothard en francs.
1907 3 705 829 1 737 214 30 200 000
1908 3 860 203 1 586 452 29 100 000

Mais la Suisse avait compté sans les Etats subventionnai, et, disons-le nettement, sans l’Allemagne. C’est sur la réduction de ces surtaxes que l’Allemagne a fait porter ses prétentions et dirigé son effort diplomatique. Unie à l’Italie, elle a obtenu pour le trafic-marchandises les avantages suivans :

Les surtaxes de 64 kilomètres pour Erstfeld-Chiasso et de 50 kilomètres pour Erstfield-Pino sont réduites :

De 35 pour 100 dès le 1er mai 1910 (c’est-à-dire ramenées à 42 kilomètres pour le premier de ces parcours et à 33 pour le second) ;

Et de 50 pour 100 à partir du 1er mai 1920 (c’est-à-dire ramenées à 32 kilomètres pour le parcours Erstfeld-Chiasso et à 25 kilomètres pour le parcours Erstfeld-Pino).

Les articles 7 et 8 de la convention constituent, en matière déréglementation internationale des chemins de fer, une nouveauté plus originale. Voici le texte exact de ces deux articles :


ART. 7. — Le trafic sur le chemin de fer du Saint-Gothard jouira toujours des mêmes bases de taxes et des mêmes avantages qui sont ou seront accordés par les chemins de fer fédéraux à tout chemin de fer qui existe déjà ou qui sera construit à travers les Alpes.

ART. 8. — Pour ce qui concerne le transport des voyageurs et des marchandises d’Allemagne et d’Italie, pour et à travers ces deux pays, la Suisse s’engage ù ce que les chemins de fer fédéraux fassent bénéficier les chemins de fer de l’Allemagne et de l’Italie au moins des mêmes avantages et des mêmes facilités qu’elle aura accordés soit à d’autres chemins de fer en dehors de la Suisse, soit à des parties et à des stations quelconques de ces chemins de fer, soit enfin aux stations frontières suisses. Les chemins de fer fédéraux ne peuvent entrer dans aucune combinaison avec d’autres chemins de fer suisses, par laquelle ce principe se trouverait violé.


On remarquera la rigueur de ces dernières lignes, si elles étaient prises à la lettre. En réalité, elles sont expliquées, — et