chapelle de France, mais à aller très régulièrement à la chapelle d’Espagne, qui est beaucoup plus loin de chez lui. »
« Ces vieilles ganaches, » comme les appelle irrespectueusement le correspondant du ministre de la Police, ne constituaient pas une opposition bien redoutable, et le Duc de Bourbon, uniquement préoccupé de ses intérêts et de ses plaisirs, déjà tombé sous la tutelle d’une jeune aventurière, n’était pas plus dangereux qu’elles. Il est donc assez étrange que la police ait cru nécessaire de surveiller sa maison. Il est vrai que cette surveillance, à Londres même, ne semble pas avoir été très rigoureuse. La rareté des rapports auxquels elle a donné lieu, leur insignifiance autoriseraient à conclure qu’elle n’a pas existé si d’autre part il n’était établi que de la fin de 1817 au mois de mai 1818, date de la mort du prince de Condé, les lettres adressées au Duc de Bourbon ou à son entourage, soit par les personnes de la maison de son père, soit par des personnes de la sienne, chargées en son absence de veiller à ses intérêts à Paris, ont été ouvertes pour la plupart, non seulement celles qui passaient par la poste, mais celles aussi qui étaient expédiées sous le couvert de l’ambassade d’Angleterre. Le rapport suivant, daté du 9 novembre 1817, en est la preuve.
« Un paquet adressé au Duc de Bourbon, à Londres, contenait ce qui suit :
« 1° Une longue lettre (signée Robin, et datée du Palais-Bourbon, le 6 novembre) remplie de détails, purement relatifs aux affaires particulières du duc…, terminée par le paragraphe qui suit :
« Le Roi est venu, le 5, au Palais-Bourbon, pour l’installation des Chambres. Les acclamations du peuple, pour lui manifester sa satisfaction, ne lui ont pas fatigué les oreilles ! Car ce cortège ressemblait plutôt à une pompe funèbre qu’à une démarche faite par Sa Majesté pour le rendre heureux. A la Chambre, beaucoup de pairs et de députés, au milieu des cris de : Vive le Roi ! ont fait entendre ceux de : Vive Monsieur ! Vivent les Princes ! Il est certain que Monsieur gagne beaucoup dans l’opinion publique, parce que tout le monde reconnaît qu’il s’éloigne de plus en plus du système fatal du Roi, qui est entièrement dominé par le parti révolutionnaire. Tout fait présager que la session sera bruyante, mais que les ministres avec leurs certificats ordinaires et leurs grands moyens