ou archevêques qui ont publié des mandemens ont, en termes mesurés, conseillé de voter en faveur des candidats qui s’engageraient à maintenir l’enseignement religieux. Les Unionistes peuvent compter sur l’unanimité des voix anglicanes.
Comment voteront les non-conformistes, c’est-à-dire ceux qui, — et le nombre en est grand, — se sont séparés de l’Église établie et appartiennent à différentes sectes religieuses ? Ils semblent divisés. Tous les jours apparaissent dans les journaux des manifestes contradictoires, émanant de telle ou telle société religieuse. Les uns déclarent qu’ils voteront pour les Unionistes parce que ceux-ci maintiendraient l’enseignement religieux dans toutes les écoles, anglicanes ou non : les autres déclarent au contraire qu’ils voteront contre les Lords, les uns par hostilité contre l’Église Anglicane, les autres parce que les Lords ont rejeté le Licensing Bill qui aurait refréné les progrès de l’alcoolisme. De quel côté sont les gros bataillons ? Il n’y a guère de doute qu’ils ne soient du côté libéral.
Enfin, comment voteront les catholiques ? J’aurais beaucoup aimé m’entretenir de la situation des catholiques en Angleterre avec Mgr Bourne, l’archevêque de Westminster ; malheureusement, il restera absent de Londres jusqu’au 18, et je soupçonne cette absence d’être un peu diplomatique. Mais, avant de partir, il a parlé, ainsi que ses collègues de l’épiscopat catholique, et parlé avec beaucoup de sagesse et de mesure. Ils ont demandé aux catholiques de n’accorder leurs voix qu’à des candidats qui s’engageraient à maintenir les subventions actuellement accordées aux écoles catholiques. C’est une manière indirecte de les encourager à voter pour les candidats unionistes. Mais tous les catholiques suivront-ils ce conseil ? Les catholiques Anglais, oui, mais pas, en tout cas, les Irlandais d’Irlande chez qui l’emporte avant tout la passion d’obtenir le Homo rule. Quant aux Irlandais, assez nombreux, établis en Angleterre, le désir de voir passer un candidat libéral partisan du Home rule l’emportera-t-il sur la crainte de voir succomber leurs écoles privées de subventions ? C’est très probable, mais c’est une inconnue.
Enfin, comment voteront les Juifs, peu nombreux assurément, mais dont l’appoint peut peser d’un certain poids ? Lord Rothschild s’est ouvertement prononcé en faveur des Unionistes. M. Lloyd George a été accusé d’avoir attaqué les Juifs dans je ne sais quelle circonstance. Il s’en est vivement défendu, et, dans