argumentations qui fourniront les traits du portrait, peut-être cohérent en définitive et en dernière analyse, qui devra rester dans notre esprit.
L’auteur explique d’abord Racine par son hérédité et par son « milieu. » C’est la méthode de Taine. Il nous montre Racine confluent de deux races, celle des Sconin, âpre, dure et violente ; celle des Racine, molle, flasque et plate. Que conclure de ceci ? Rien, puisque les deux races ont dû se neutraliser. Donc prendre Racine au berceau sans dire un mot de ses deux races était aussi pertinent et beaucoup plus court.
Mais Racine peut être ou un Racine ou un Sconin. Oui ; mais ce qui serait intéressant alors, ce serait de montrer pourquoi Racine est plutôt un Sconin qu’un Racine ou plutôt un Racine qu’un Sconin ; et, si ce n’est pas là ce qu’on montre, autant dire simplement que Racine était ceci sans s’occuper aucunement de sa race influente, qui ne l’explique que si la raison de son influence sur lui, à l’exclusion de l’autre, est expliquée elle-même. Racine est un Sconin et non pas un Racine (je suppose), soit ; mais qu’est-ce qui a fait qu’il a été Sconin plutôt que Racine ? — Je n’en sais rien. — Évidemment ; mais alors étudier cent Sconin est indifférent puisque ces cent Sconin devant être contre-balancés par cent Racine et, ne l’ayant pas été, il reste que c’est par hasard que Racine est Sconin, et alors autant vaut dire que c’est on ne sait pourquoi qu’il est né véhément.
— Mais peut-être Racine combine en lui les élémens de la double race Racine ? — Alors, mélange de rudesse et de mollesse, il est sensiblement comme tout le monde, et montrer qu’il est comme tout le monde par l’examen minutieux de ses ancêtres devient bien oiseux, et il serait plus simple, encore, de s’en tenir à l’innéité et de dire : il est né comme tout le monde, ce qui est assez naturel.
Ceci soit dit, non pas pour écarter a priori dans tous les cas les recherches d’hérédité, mais pour montrer par un exemple combien le plus souvent elles sont sans intérêt, sans résultat précis et une simple récréation, du reste agréable ; comme le prouve celle-là même où M. Masson-Forestier, très laborieusement, s’est livré.
Quant au « milieu, » M. Masson-Forestier, qui est un excellent artiste, nous montre, nous met devant les yeux magistralement