réponses, étaient « une plaisanterie grossière et cynique. »
« M. Thiers, avoue Flotte lui-même, ne voulait à aucun prix se dessaisir de Blanqui. Il connaissait sa valeur. Il avait lu les articles de la Patrie en danger et son Dernier mot[1]. Il savait que la Commune aurait trouvé en lui un directeur militaire, en même temps qu’un directeur politique. Il ne le voulait à aucun prix. Cet homme néfaste avait juré la mort des otages et même de la Commune. De cette manière, il assouvirait sa rage contre le gouvernement de Paris, et la mort des otages lui donnerait le prétexte d’assouvir sa vengeance contre les communeux vaincus. »
Un des historiens de la Commune, Arnould, pensant comme M. Flotte et s’adressant à ceux qu’il appelle des réactionnaires, leur parle ainsi : « On vous avait offert de vous rendre l’archevêque et vous avez refusé. Pourquoi ? Parce que le clergé rêvait, pour remonter ses actions, de compter une violence qui le pût transformer en martyr. Or, l’archevêque de Paris, mal avec le Pape et les Jésuites de Rome, par sa mort vous donnait ce martyr à pou de frais, puisque vous le détestiez, ne le trouvant pas assez forcené. Sa mort, les ultramontains l’auraient payée à M. Thiers, car en frappant un gallican et un prêtre, elle satisfaisait doublement l’intérêt et la haine de l’Eglise. M. Thiers vous a donné le cadavre sciemment, par un de ces calculs machiavéliques qui lui faisaient croire à son propre génie, quand ils ne demandaient tout au plus que de la simple réflexion ! » Mais, tout en méprisant ces calomnies, on se demande, puisque la mort de l’archevêque devait être si favorable à l’Eglise, pourquoi la Commune a été assez naïve pour lui assurer un tel avantage ?
Voilà quels étaient les raisonnemens des ennemis de M. Thiers. Or, au moment même où, à Paris, on l’accusait d’être barbare à la fois envers Mgr Darboy et Blanqui, d’être inexorable pour la Commune et ses partisans, la droite de l’Assemblée nationale le soupçonnait d’une indulgence coupable envers les insurgés[2]. Le 10 mai, M. Mortimer-Ternaux, un de ses vieux amis, lui reprochait d’avoir promis à Jules Amigues de confier la sûreté de Paris à la Garde nationale seule, de n’inquiéter