Décor tout en blancheurs de marbre, au clair de lune. Au milieu de la scène, très en recul et surélevé par des terrasses de marbre blanc, le pavillon de l’Impératrice : toits courbes, ornés de monstres et de clochettes. On monte à ces terrasses par un « sentier impérial » qui occupe le centre du décor et qui se compose d’un plan incliné en marbre blanc sur lequel un immense dragon est sculpté en bas-relief. On y monte aussi par deux escaliers de marbre blanc, symétriques de chaque côté du sentier impérial ; ces escaliers sont bordés de bêtes en bronze et en jade, et de grands brûle-parfums sur des socles de marbre blanc. Kiosques latéraux et symétriques de chaque côté de la scène ; toits courbes, comme celui du pavillon, ornés de clochettes et de monstres.
Au lever du rideau, la scène est vide ; la brise fait tinter les clochettes,
suspendues aux angles des toits.
(L’Impératrice sort du pavillon et s’avance lentement au bord de la
terrasse, les yeux levés à la lune. Quatre suivantes sortent après elle, mais
restent en arrière.)
L’Impératrice, arrêtée en haut du sentier impérial. — Ô nuit enchantée ! Pure lumière ! Frais silence !... Étoiles diamantines, enveloppez-moi de vos scintillemens, et toi, lune pâle, prends-moi dans tes rayons bleus ; calmez mon âme, éteignez ma fièvre !... (Elle commence de descendre par le sentier impérial,