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LA FILLE DU CIEL[1]



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DEUXIÈME ACTE[2]




Décor tout en blancheurs de marbre, au clair de lune. Au milieu de la scène, très en recul et surélevé par des terrasses de marbre blanc, le pavillon de l’Impératrice : toits courbes, ornés de monstres et de clochettes. On monte à ces terrasses par un « sentier impérial » qui occupe le centre du décor et qui se compose d’un plan incliné en marbre blanc sur lequel un immense dragon est sculpté en bas-relief. On y monte aussi par deux escaliers de marbre blanc, symétriques de chaque côté du sentier impérial ; ces escaliers sont bordés de bêtes en bronze et en jade, et de grands brûle-parfums sur des socles de marbre blanc. Kiosques latéraux et symétriques de chaque côté de la scène ; toits courbes, comme celui du pavillon, ornés de clochettes et de monstres.

Au lever du rideau, la scène est vide ; la brise fait tinter les clochettes, suspendues aux angles des toits.

SCÈNE PREMIÈRE
L’IMPÉRATRICE ET QUATRE SUIVANTES.


(L’Impératrice sort du pavillon et s’avance lentement au bord de la terrasse, les yeux levés à la lune. Quatre suivantes sortent après elle, mais restent en arrière.)

L’Impératrice, arrêtée en haut du sentier impérial. — Ô nuit enchantée ! Pure lumière ! Frais silence !... Étoiles diamantines, enveloppez-moi de vos scintillemens, et toi, lune pâle, prends-moi dans tes rayons bleus ; calmez mon âme, éteignez ma fièvre !... (Elle commence de descendre par le sentier impérial,

  1. Copyright by Calmann Lévy, 1911.
  2. Voyez la Revue des 15 mars.