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à la fille de M. Real, envers M. le baron de Humboldt. »

Dans le même dossier se trouvent, en assez grand nombre, des billets dont la police, en les reproduisant, ne donne pas la signature, mais qu’elle attribue à la duchesse de Duras :

« Je resterai chez moi, ce soir jeudi. Venez, je vous prie, d’abord pour que j’aie le plaisir de vous voir, et puis parce que j’aurai un de vos compatriotes, le prince Auguste de Prusse. Il est tombé des nues, hier au soir, aux Tuileries. Il venait chercher la duchesse d’Escars, qui était à la campagne ; il m’a trouvée au lieu d’elle : nous avons été à l’Opéra, et puis je l’ai engagé à venir prendre le thé ce soir, car il me paraît tout triste de ne pas voir un visage de connaissance à Paris. Ne me manquez donc pas ce soir ; j’ai besoin de vous pour rendre la vie à ce pauvre prince, et pour lui dire comment il peut s’amuser. Amitié vraie et solide pour la vie. »

« Vous êtes donc décidé à ne pas venir me demander à dîner chez moi deux jours de suite ? Cela n’est pas amical ; j’aurais une autre ambition, c’est que vous dînassiez ici, toutes les fois que vous ne dînez pas chez des étrangers ; nous sommes loin de compte comme vous voyez. Au reste, je suis souvent si triste et si maussade que je trouve bien simple qu’on redoute les engagemens de l’amitié avec moi, et pourtant il y a quelque douceur à compter solidement sur l’intérêt de ses amis ; après cela, ils sont aimables s’ils peuvent, cela vient en seconde ligne. Oui, je dois aller à Neuilly et j’espère toujours vous y mener à 8 heures trois quarts. »

« Je suis désolée que vous soyez venu, hier au soir, inutilement ; c’est ce soir que je serai chez moi. Tâchez de me donner un petit moment. C’est demain que je m’en vais à Mouchy. Amitié. »

« J’arriverai lundi ; si vous voulez me voir dans la soirée, vous me ferez plaisir, mais pas avant 9 heures. Amitiés. »

« Faites-moi dire de vos nouvelles. Je ne compte pas sur vous, ce soir. M. de Chateaubriand dîne demain chez moi ; venez-y, si vous êtes mieux, et faites-moi dire si vous y viendrez. »

« Je suis toute souffrante, et resterai chez moi. Si vous êtes guéri, venez me voir, ce soir, mais pas tard ; si vous êtes toujours malade, faites-moi dire de vos nouvelles. Mille amitiés. »

« J’ai oublié hier de vous demander de me garder votre