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LA FEMME
ET
LA SOCIÉTÉ FRANÇAISE
DANS LA PREMIÈRE MOITIÉ DU XVIIe SIÈCLE

LA VIE PROFESSIONNELLE

Dans l’éducation féminine du commencement du XVIIe siècle, nous avons jadis reconnu et signalé[1] la place réservée au travail manuel et ménager. Nous verrons prochainement dans quelle mesure cet enseignement pratique a pu profiter à la vie domestique et contribuer à former des femmes d’intérieur et des maîtresses de maison. C’est à un autre de ses effets que nous pensons aujourd’hui. N’a-t-il pas été aussi le rudiment d’un apprentissage professionnel qui, à son tour, a conduit celles qui l’ont reçu aux carrières accessibles dès lors à leur sexe ? Quelquefois même cet apprentissage a fait partie de l’éducation. A Reims, à la fin du XVIe et au commencement du XVIIe siècle, on apprenait des métiers aux enfans de famille. On se rappelle peut-être qu’à la fin du XVe siècle, les familles de la bonne bourgeoisie parisienne plaçaient leurs filles chez des lingères pour y apprendre la bonne tenue, la couture et le commerce, et il n’est guère probable qu’on eût renoncé, à l’époque qui fait l’objet de notre étude, à ce complément utilitaire de l’éducation

  1. Voyez la Revue du 15 janvier 1909