Page:Revue des Deux Mondes - 1911 - tome 5.djvu/661

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

le gaz d’éclairage, mais aussi en huiles et goudrons et même en eaux salines qui s’accumulent dans nos condenseurs industriels. Or, l’Est des Etats-Unis qui contient ce coke, — l’anthracite, — dans les assises des Appalaches, nous livre les autres substances complémentaires de celles-là, dans un très grand nombre de localités et avec des dimensions proportionnées.

En novembre 1836, on fit à Findlay, petite ville alors, maintenant centre considérable de l’Ohio, une découverte originale. Un puits creusé dans les alluvions de la rivière Blanchard ayant atteint la profondeur de 35 mètres, l’eau désirée commença à sourdre. Voulant y descendre pour fixer les conditions du travail final, les puisatiers y jetèrent une torche destinée à montrer si l’atmosphère y était respirable ; mais quelle ne fut pas la stupeur de l’assistance d’entendre une violente explosion ? En un instant, le puits fut en feu, exactement comme le puits de Frameries devait s’y mettre quarante-trois ans plus tard ; mais il brûla plusieurs mois et il fallut les neiges de l’hiver pour mettre fin à l’incendie. Peu à peu on s’aperçut que dans toute la région les trous de sonde percés pour divers motifs jusqu’aux abords du calcaire sous-jacent au gravier superficiel donnaient invariablement lieu au dégagement des gaz inflammables. Le docteur Foster, habitant de Findlay, forma le projet d’utiliser cet amas gazeux renfermé dans le sol et disposa, au-dessus d’un forage, une espèce de gazomètre, puis il le pourvut de conduites en bois permettant d’amener le grisou naturel dans une salle de sa maison où sa combustion procura un chauffage singulièrement économique. Depuis lors, cet appareil primitif fut entretenu, et quand, bien des années plus tard, la maison fut vendue, le nouveau propriétaire augmenta l’arrivée du gaz, étendit la surface chauffée et même éclaira ses appartemens.

C’est vers 1862 que des applications plus générales furent tentées par des entrepreneurs, et en 1883, le docteur OEsterlin fonda la Findlay natural gaz Company au capital modique de 25000 francs. Des faits analogues se reproduisirent dans un très grand nombre de localités, dans la Pennsylvanie à Pittsburg, dans l’Ohio à Oak Harbor, Fremont, Bowling-Green où l’on fora 15 puits, Luna où l’on en fit 350, Sainte Mary ; dans l’Indiana à Portland, Marion, Anderson-City, Nobles Ville, etc. Cependant, vers la fin de 1888, une réduction sensible s’était