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CE QU’ÉTAIT UN ROI DE FRANCE

II[1]
L’AUTORITÉ JUDICIAIRE DU ROI


III. — LA PAIX DU ROI

Nous touchons au principal attribut du monarque.

« Le Roi, écrit au XVIe siècle le vieux Bodin en son livre si justement renommé, le Roi traite ses sujets et leur distribue la justice comme un père fait à ses enfans. » Et telle est essentiellement sa fonction. Sur ce point les plus anciens théoriciens du droit monarchique et les historiens les plus récens sont tous d’accord. Nous lisons dans le coutumier de Reims : « Le Roi est juge, simplement, généralement, sans conteste, sans que les cas où sa juridiction s’exerce aient à être précisés, sans restriction. »

Et de quoi est faite cette justice ? Bodin vient de nous le dire. Elle est une émanation de l’autorité paternelle.

Les premiers rois, Hugue Capet, Robert le Pieux, Henri Ier, Philippe Ier, Louis le Gros, déclarent en termes précis que le Roi n’occupe le trône que pour rendre la justice : « Nous n’avons de raison d’être, dit Hugue Capet, que si nous rendons la justice à tous et par tous les moyens. »

  1. Voyez la Revue du 15 septembre.