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REVUE MUSICALE

ÉCHOS D’ITALIE


: In patris memoriam, oratorio de Mgr Perosi ; Ricordi, éditeur, 1911. — La vila e l’opera letteraria del musicista Benedetlo Marcello, par M. Enrico Fondi ; Roma, Walter Modes, editore, 1909. 


Rome, juillet.

En lisant, en jouant la cantate filiale et funèbre de Mgr Perosi, l’une de ses dernières œuvres, sinon la dernière, un passage de Dante nous revient en mémoire. À la fin du XIVe chant du Paradis, dans le ciel de Mars, le poète voit une croix lumineuse et mouvante. Il l’entend aussi, car les feux dont cette croix est formée sont des âmes, et elles chantent. Elles dansaient, nous dit-il, comme les atomes dans le rayon dont parfois est rayée l’ombre :


per lo raggio, onde si lista
Tal volta l’ombra, che per sua difesa
La gente con ingegno ed arte acquista.


Cette ombre, nous l’avons ménagée nous-même avec soin et « pour notre défense, » derrière les volets de la chambre que brûle au dehors le soleil de l’été romain. Un mince rayon la traverse et l’éclairé. Et, dès le début, dans cette musique aussi nous reconnaissons l’accent, le ton « des hautes louanges. »


Ben m’accorsi che ell’era d’alte Iode.


Enfin, suprême analogie avec la vision dantesque, c’est la douleur de