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leurs moyens et de se réserver la possibilité de faire entrer au Conseil supérieur des personnalités nouvelles ayant affirmé des qualités supérieures de commandement. Cette révision annuelle des lettres de service aura, en outre, l’avantage de tenir les activités toujours en haleine. » Ces argumens sont de faible valeur ; en effet, une loi récente permet toujours au Ministre de se débarrasser des officiers généraux qui ne sont plus en possession de leurs moyens et, par conséquent, de tenir les activités toujours en haleine ; d’autre part, il y aurait inconvénient à modifier trop fréquemment la composition du Conseil et de changer annuellement le chef d’état-major général, car la continuité des vues en souffrirait très gravement, b) Le décret met, dès le temps de paix, à la disposition des membres du Conseil supérieur de la Guerre pourvus d’un commandement d’armée, au lieu de leur cabinet militaire actuel, le chef d’état-major et le chef du bureau des opérations militaires qui leur sont normalement attachés en temps de guerre et un capitaine. On ne peut qu’approuver cette disposition qui permettra aux commandans en chef désignés d’avance « d’apprécier leur personnel au cours des voyages d’état-major, inspections et travaux d’études. Poursuivant un labeur commun, chefs et états-majors arriveront à créer entre eux cette confiance réciproque, indispensable en campagne. » Il n’est pas à craindre, d’ailleurs, que ces chefs d’état-major d’armée restent oisifs ; leurs attributions essentielles, définies par le décret, suffisent largement à employer l’activité d’officiers jeunes, vigoureux, allans, pleins d’entrain, comme seront choisis, il faut l’espérer, ces auxiliaires du haut commandement : 1° préparation à la guerre de leurs états-majors au moyen de voyages et de travaux d’études ; 2° participation aux tournées d’inspection des membres du Conseil supérieur de la Guerre ; 3° collaboration, sous la direction du chef d’état-major général, aux travaux du Centre des Hautes Études militaires.

Le Conseil supérieur de la Guerre, comprenant dix généraux, doit se réunir en principe une fois par mois et chaque fois qu’il est nécessaire de le consulter. Il est obligatoirement consulté : « sur l’organisation générale de l’armée, sur les méthodes générales d’instruction, sur les dispositions essentielles de la mobilisation, sur le plan de concentration, sur l’établissement de nouvelles voies stratégiques, sur l’adoption