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d’amélioration spontanée un territoire de 20 kilomètres carrés, avec une dépense de 3 fr. 62 par hectare, rien qu’en y supprimant la transhumance pendant cinq ans, et, grâce à la manière intelligente dont les communes propriétaires gèrent ce territoire depuis qu’il a été remis à leurs soins, l’Association répand chaque année dans la vallée d’Aure une somme de richesses supérieure à la dépense totale de l’opération[1].

Secondées par des subventions de l’Etat, de départemens, de villes et de Chambres de commerce, par le Touring-Club, le Club Alpin et les sociétés savantes, les locations de l’Association s’étendent aujourd’hui sur treize territoires couvrant plus de 70 kilomètres carrés, dans quatre départemens des Pyrénées et des Alpes, et de toutes parts les montagnards font appel à son concours désintéressé.

En perçant à jour les difficultés économiques du reboisement en montagne, l’Association fut bien vite éclairée sur les problèmes similaires de la plaine.

La transformation industrielle avait rompu en plaine l’équilibre entre la production et la consommation des bois comme elle l’avait rompu en montagne entre les ressources du pâturage et les troupeaux dont on l’avait surchargé. Mais, s’il suffisait d’un changement peu coûteux d’habitudes pour la défense des montagnes échappant à l’action de l’Etat, la défense des forêts réclamait des capitaux abondans et susceptibles d’un placement à long terme ; il fallait faire appel aux possesseurs impérissables, et la législation les empêchait tous de collaborer au reboisement. Le concours de lois nouvelles, inutile pour la défense des montagnes, devenait indispensable pour la défense des forêts.

L’Association centrale pour l’aménagement des montagnes émit le 12 mai 1905 son premier vœu pour l’orientation des capitaux vers le reboisement et aboutit le 12 mars 1909 au vote par la Chambre d’une proposition de loi « tendant à favoriser le reboisement et la conservation des forêts privées. »

Elle fit appel à toutes les compétences dans sept congrès successifs, dont un international, dressa un programme d’ensemble, en étudia les mesures de détail, les fit appuyer par les vœux d’un grand nombre de Conseils généraux et de Sociétés

  1. Le septième Congrès de l’aménagement des montagnes, Bulletin Pyrénéen, octobre 1911.