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sur le bureau de la Chambre, depuis le 19 octobre 1907. La discussion de l’état de prévision et d’autorisation des recettes et des dépenses de 1912, c’est-à-dire du budget tel que le définit le décret du 31 mai 1862, se trouvera ainsi simplifiée : peut-être le verrons-nous voté avant le 31 décembre, ou du moins à une date qui diminue le nombre des douzièmes provisoires, croissant depuis quelques années. Ce régime des douzièmes est gros de périls. Le budget étant établi pour l’année entière, chaque retard apporté à son exécution en vicie le résultat pour toutes les dispositions qui diffèrent de celles de l’année précédente. Les adjudications afférentes aux entreprises nouvelles ne peuvent avoir lieu en temps utile ; des améliorations urgentes restent à l’état de projet. La comptabilité est bouleversée : ce ne sont que réordonnancemens et imputations, parce qu’on a substitué, par exemple, le régime des budgets annexes à celui des comptes spéciaux du Trésor, comme en matière de dépenses d’établissement du réseau de l’Etat, ou à celui des dépenses directement imputées sur le budget général, comme pour la fabrication des poudres et salpêtres. On vote, sous forme d’addition aux crédits provisoires, de véritables crédits supplémentaires, que l’on incorpore ensuite dans les lois de finances : c’est ainsi que celle de 1914 comprend 45 millions de crédits, qui normalement auraient dû en être exclus.


II. — LES DÉPENSES

Nos dépenses ont progressé depuis dix ans d’un milliard environ. Le tableau comparatif des crédits inscrits au budget de 1901 et à celui de 1912 nous montre que, dans aucune catégorie, il n’y a de diminution, sauf pour la Dette consolidée. Au début de la période que nous envisageons, la conversion de la rente 3 et demi en 3 pour 100 avait amené une économie de 34 millions. En 1901, M. Caillaux, s’inspirant de l’exemple de l’Angleterre, avait voulu amorcer un amortissement de notre rente perpétuelle, en annulant environ 15 millions de rentes du portefeuille de la Caisse des dépôts et consignations et en remboursant à celle caisse le capital et les intérêts de ces rentes au moyen d’annuités terminables, dont un certain nombre de budgets auraient supporté la charge. Malheureusement, il fallut