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le total de ce que réclame la Dette consolidée, parce que la loi du 31 décembre 1907 a annulé un chiffre égal de rentes cédées par la Caisse de dépôts : celle-ci reçoit, en échange, des annuités, qui figurent au chapitre de la Dette à terme et qui sont gagées elles-mêmes par celles de l’indemnité chinoise, dues au gouvernement français.

Les modifications de la Dette à terme proviennent de l’abandon de l’opération d’amortissement votée en 1901 et de la mise à exécution de certaines autres, notamment de celle de 1907. Le service d’intérêt des cautionnemens, qui lui incombe, a diminué, le total déposé de ce chef au Trésor ayant été ramené de 274 millions, chiffre du 1er janvier 1901, à 131 millions au 1er janvier 1911 : cette réduction est due en grande partie à l’institution du cautionnement mutuel. Les fonds nécessaires au remboursement ont été fournis par l’émission d’obligations à court terme, amorties aujourd’hui jusqu’à concurrence de 53 millions de francs. Les annuités dues aux Compagnies de chemins de fer ont été augmentées de 22 millions : elles résultent des avances en argent ou en travaux effectuées chaque année, dans les limites des autorisations législatives, par les Compagnies concessionnaires ou par l’administration des chemins de fer de l’État, qui reçoit elle-même du Trésor les annuités dont une Compagnie concessionnaire de son réseau eût été créancière. Remarquons en passant quelle étrange complication résulte de cette assimilation d’une administration publique à un entrepreneur particulier : l’Etat se paie à lui-même des annuités !

La Dette viagère a augmenté de 79 millions, dont 3i pour les pensions militaires et 39 pour les pensions civiles ; l’accroissement est bien plus fort pour les premières que pour les secondes. En effet elles ont augmenté de 50 pour 100, les pensions militaires de 23 pour 100. Le nombre des fonctionnaires ne cesse de grandir : les traitemens et les maxima de pensions ont été relevés ; le bénéfice du service actif a été accordé à certaines catégories de fonctionnaires ou d’employés qui en étaient exclus jusque-là L ; i moyenne de la pension, qui était de 1 136 francs il y a dix ans, est aujourd’hui de 1 289 francs, le nombre des pensionnaires a passé de 55 000 à 67 000.

La presque totalité des 67 millions dont s’est augmenté le