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43 millions de plus qu’en 1908. Voici du reste la comparaison des résultats sous les deux régimes :


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EXPLOITATION DE L’ANCIENNE COMPAGNIE Millions de francs « « EXPLOITATION DE L’ETAT Millions de francs « «
Années. Recettes. Dépenses. Produit net. Années. Recettes. Dépenses. Produit net.
1901 183 118 65 1909 219 152 67
1902 185 113 72 1910 229 174 55
1903 190 110 80 1911 233 171 62
1904 193 108 85 1912 244 201 43
1905 198 110 88 (Prévision)
1906 208 119 89
1907 211 131 80
1908 218 146 72


Nous savons que le simple rapprochement des chiffres, dans la circonstance actuelle, ne suffit pas pour juger une situation. Depuis assez longtemps la Compagnie de l’Ouest, se sentant menacée du rachat, avait réduit au strict nécessaire les travaux d’entretien, de réfection et surtout de construction ; l’Etat lui-même, craignant de grossir le capital à rembourser par lui lors de la reprise du réseau, imposait des économies excessives. Après le rachat, il s’est trouvé dans l’obligation de procéder rapidement à des dépenses considérables. Mais n’eût-il pas mieux valu donner à la Compagnie la sécurité du lendemain et lui imposer l’obligation de remettre, par ses propres moyens, son réseau dans les conditions qu’exige une bonne exploitation ? L’exemple des autres chemins de fer français est là pour prouver qu’un service de transport peut être assuré d’une façon irréprochable par l’industrie privée, sous la surveillance et le contrôle de l’Etat. Le rôle de celui-ci est de défendre les intérêts du public et de s’assurer que les concessionnaires remplissent les clauses de leurs cahiers des charges. Au point de vue financier, quel soulagement ce serait pour le budget que d’être délivré de ce poids et de cette incertitude ! En admettant même que, d’ici à quelques années, la période des grandes dépenses de premier établissement, ouverte en ce moment pour l’Ouest-Etat, soit close, il y aura toujours à redouter des fluctuations de recettes, et les mille aléas qu’entraîne une exploitation industrielle.

Un autre mal est l’obscurité que le mélange de sa comptabilité avec le budget jette sur celui-ci : c’est un mal commun à toutes les exploitations d’Etat, mais particulièrement redoutable