D’abord l’aube : l’éveil du rustique labeur ;
Le ciel rose partout, dès la porte franchie ;
Les platanes où reste une humide senteur ;
Du vent sur la maison provençale et blanchie !…
Puis, chauffant les couleurs fragiles du matin,
Le soleil a brûlé la lande et les genièvres
Et mûri les carrés odorans du jardin…
Et chaque fleur devint tiède comme des lèvres.
— Le splendide sommeil des vignes et des champs ;
L’après-midi : l’ombre des bois où l’on se couche
Puis, parmi les paniers, les pampres et les chants,
La vendange qui rit, une grappe à la bouche !
Puis le déclin doré ; l’approche du repos…
Dans l’air triste, là-bas, une chouette crie :
Et l’on dirait, tandis que rentrent les troupeaux,
Que le jour las regagne aussi la bergerie…
Enfin l’étoile entre les mûriers obscurcis !
Mais puisqu’il ne se peut qu’avec vous je partage
Ni mon jeune désir ni mon vieux paysage,
Ce soir j’écris pour vous et vous offre ceci :