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MULHOUSE.

III

Les Mulhousiens n’étaient pas hommes à s’endormir sur les résultats conquis : ils visaient toujours au mieux. Pour assurer et pour étendre encore cette merveilleuse expansion, vingt-deux jeunes industriels résolurent de créer un centre scientifique et technique, où l’on pût travailler constamment au progrès de l’industrie. Telle fut l’origine de la célèbre Société industrielle de Mulhouse, fondée en 1826 et reconnue d’utilité publique en 1832. Toutes les vertus, qui avaient constitué durant de longs siècles la petite république, s’y rassemblèrent, et tout d’abord, pour bien prouver qu’elle était vraiment mulhousienne, elle refusa tous subsides, aussi bien subsides de l’État que subsides du département et même de la ville, ne voulant rien devoir à personne.

D’après ses statuts, la Société a pour but « l’avancement et l’extension de l’industrie par la réunion, sur un point central, d’un grand nombre d’élémens d’instruction ; par la communication des découvertes et des faits remarquables, ainsi que des observations qu’ils auront fait naître, et par tous les moyens que suggéreront les membres de l’association, pour en assurer le succès. En outre, elle étudie les grandes questions d’économie sociale et politique, préoccupation de notre époque ; elle s’attache particulièrement à tout ce qui peut contribuer à l’amélioration physique et morale de la classe ouvrière, et encourage le développement de toute pensée utile, de toute conception ou entreprise d’intérêt public, aussi bien que le progrès des sciences et des arts, du commerce, de l’industrie et de l’agriculture. Elle met, à cet effet, annuellement, au concours, depuis sa fondation, une série de prix dont le programme embrasse toutes les questions se rattachant à l’ordre d’idées énoncé plus haut[1]. »

Forte aujourd’hui de 750 membres, et dirigée par un Conseil d’administration, elle comprit d’abord trois comités : le comité de chimie, le comité de mécanique et le comité de commerce, puis quatre autres, le comité d’histoire et de statistique, le comité d’histoire naturelle, le comité des beaux-arts

  1. Société industrielle de Mulhouse, aperçu historique. Mulhouse, 1911.