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L’ORGANISATION DE LA CAVALERIE

Le projet de loi qui vient d’être voté par la Chambre et qui est actuellement soumis aux délibérations du Sénat apporte des modifications profondes à l’organisation de la cavalerie. On ne saurait assez rendre hommage aux excellentes intentions de ses auteurs et aux principes dont ils se sont inspirés. Organiser la cavalerie en vue de l’exploration offensive, la concentrer dès le temps de paix entre les mains des chefs qu’elle devra suivre à la guerre, réduire au minimum les opérations de sa mobilisation, la pénétrer de cette pensée qu’elle est la force, qui, en avant des armées, devra balayer la cavalerie adverse et prendre contact avec l’adversaire, qui, pendant la bataille, interviendra par surprise pour paralyser l’offensive de l’ennemi ou accélérer sa retraite, et qui, après la victoire, changera cette retraite en déroute, c’est là un magnifique programme, digne des traditions des illustres cavaliers de la Grande Armée, auxquelles, après un siècle, la cavalerie française veut rester fidèle.

Dans quelle mesure le projet de loi remplit-il ce programme ? Et à quel prix ? Pouvait-on atteindre le même résultat d’une autre manière ? Et si, cette autre manière existe, quels pourraient en être les avantages ? C’est ce que je voudrais examiner le plus brièvement possible.

Le projet de loi porte le nombre des régimens de cavalerie de 83 à 91. Dix régimens sont affectés à l’armée d’Afrique : il en reste 81 pour l’armée métropolitaine, et ce sont les seuls dont nous ayons à nous occuper ici.

Sur ces 81 régimens, soixante fourniront dix divisions de cavalerie à six régimens, dotées chacune, dès le temps de paix,