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comme le seront trop souvent les escadrons divisionnaires ? Comment ce colonel, sans contact avec d’autres régimens de l’arme, pourra-t-il maintenir chez ses officiers et dans sa troupe l’esprit cavalier ? La réponse parait trop évidente.

L’autre mesure est le rétablissement, pour les régimens de corps, de généraux inspecteurs, qui seront chargés d’y maintenir l’entraînement et l’esprit cavalier. Il n’y a d’autre critique à formuler ici que la crainte que cette mesure ne soit aussi inefficace que l’autre. Ces généraux, au nombre de trois ou quatre, pourront avoir à inspecter chacun des régimens disséminés sur le territoire de cinq ou six corps d’armée et sans aucun contact les uns avec les autres. Ils n’exerceront pas sur ces régimens l’autorité constante d’un commandement permanent. On connaît le vice et la douteuse efficacité des inspections générales : courtes périodes de surmenage où l’opinion de l’inspecteur dépend souvent d’un hasard. Un examen est encore moins efficace pour juger avec exactitude un régiment qu’il ne peut servir à établir d’une manière certaine la valeur d’un homme. Et quelle sera la sanction de ces inspections générales ? Des rapports, des notes. Mais ces rapports et ces notes n’établiront de comparaison qu’entre des élémens tous frappés des mêmes causes de faiblesse.

Malgré les six escadrons des régimens de corps, malgré leurs généraux inspecteurs, nous aurons bien ainsi une cavalerie n° 2.

Cette critique serait œuvre vaine, et même mauvaise, si elle ne comportait l’indication d’un remède, non pas parfait, assurément, mais de nature à donner satisfaction suffisante aux besoins unanimement constatés, et que je résume ainsi : renforcement de la cavalerie indépendante ; maintien d’une cavalerie de corps indispensable.

Le projet nous donne 10 divisions à régimens, ou 24 escadrons chacune. Je propose de n’en faire que 7 du type du projet de loi. Elles absorberont 42 régimens ou 168 escadrons.

Il reste 81 — 42, soit 39 régimens ou 18 brigades à 2 régimens et une à 3 régimens. C’est à peu de chose près notre cavalerie de corps actuelle comportant une brigade sur le territoire de chaque corps d’armée. Je propose d’endivisionner ces 19 brigades à raison de 4 brigades par division ; c’est-à-dire de former, avec ces 39 régimens, 4 divisions de 8 régimens et 1 de 7 régimens. Sur ces 39 régimens, 21 mobiliseraient à six escadrons