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Page:Revue des Deux Mondes - 1914 - tome 20.djvu/95

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du grand problème. Travail, talent, capital, sont libres, égaux, frères. » L’opuscule est dédié : « A la commission du Luxembourg, aux délégués, aux ouvriers, capitalistes, industriels, commerçans, aux Français, à tous les hommes. » Ni plus ni moins. Mais le citoyen J.-B. Coulon, docteur en droit, juge au tribunal de Cosne, membre correspondant de l’Académie des Sciences, Arts et Belles-Lettres de Dijon, ne rompt pas d’une semelle et présente son 'Plan social et humanitaire. Organisation du travail et de l’impôt ; Secours aux Pauvres ; Paix et Sécurité aux propriétaires ; Union et Fraternité entre tous les hommes. » Heureux jours !

Ce ne sont plus là de pesans et coûteux et illisibles ou inintelligibles in-octavo, mais de minces et menues, sinon toujours alertes brochures ; à peine même des brochures, presque des feuilles volantes, à cinq centimes, à dix centimes, à vingt centimes, les plus chères à cinquante ou soixante-quinze centimes, presque pour rien. Joignez à cette armée le bataillon léger des almanachs, qui ne fut jamais plus au complet. L’Almanach des amis du peuple (Raspail, Louis Blanc, Albert, Proudhon, etc.) ; le Peuple souverain, almanach permanent dédié à la nation française par les citoyens Ernest Gervaise et F. Etienne ; l’Almanach de la République française et des barricades, par trois ouvriers ; l’Almanach du Père Duchêne, l’Almanach prophétique, pittoresque et utile, qui publie, en l’illustrant de vignettes grossières, une histoire toute chaude de la révolution de 1848 ; l’Almanach populaire de la France, par des représentans du peuple et des journalistes ; l’Almanach des ouvriers ; le tout pour la seule année 1849. — En 1850, paraissent l’Almanach d’un paysan, par P. Joigneaux, déjà nommé parmi les auteurs de projets tendant à l’organisation du travail ; l’Almanach de l’Égalité, par Raginel, « ex-commissaire du gouvernement provisoire de la République dans le département de l’Aveyron, auteur de : Pourquoi avons-nous la République et la misère et de diverses autres publications démocratiques. » — L’Almanach des Réformateurs (2e année, 18S1), à l’ombre d’une pensée de Godwin où le Gouvernement est présenté comme un mal nécessaire, mêle plus ou moins agréablement l’exposé de la doctrine communiste à des traductions en vers de Martial et d’Horace, à des notions d’astronomie et de médecine, à toute sorte de recettes utiles.