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Page:Revue des Deux Mondes - 1914 - tome 22.djvu/544

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Français d’être reçu le même jour à l’École polytechnique et à l’Ecole normale dans la section des lettres. La même gloire peut-elle être aujourd’hui ambitionnée à Oxford ? J’en doute un peu, car les programmes littéraires se sont beaucoup élargis et les programmes scientifiques davantage encore. J’aurais beaucoup aimé causer de cette question avec quelque professeur ou quelque Dean. Je n’en ai pas eu le temps. Mais il me suffit de feuilleter le Oxford University Handbook pour m’en rendre compte[1]. Les programmes n’y sont pas moins vastes, moins touffus qu’à la Sorbonne. On peut tout apprendre à Oxford, non seulement et très à fond le grec et le latin, mais plusieurs langues européennes, mais le sanscrit, mais le chinois, que sais-je encore. On peut y apprendre non seulement les mathématiques, la physique, la chimie, mais la botanique, la géologie, la zoologie, et d’autres sciences. On peut y apprendre même les arts, car l’Université fait des bacheliers et des docteurs en musique. Elle fait des docteurs en théologie, en droit, en médecine. Ce qu’on appelle les Honneurs peuvent être obtenus, non seulement en Litteræ humaniores et en mathématiques, mais en sciences naturelles, jurisprudence, histoire moderne, théologie, études orientales, langue et littérature anglaises, langues européennes modernes. C’est beaucoup.

Comment les Undergraduates, entre tant de matières, font-ils leurs choix ? Quels sont les avantages ou les inconvéniens de la multiplicité des programmes ? Encore une fois je n’ai pas eu le temps d’étudier, même superficiellement, la question, et je craindrais, si je m’avisais d’en parler, de m’exposer à quelque sottise, d’autant plus que je me reconnais assez incompétent dans les questions pédagogiques en général. Mais je me permets de renvoyer ceux que cette question intéresserait à un très remarquable ouvrage de M. Cloudesley Brereton, qui est Master of arts de l’Université de Cambridge. Cet ouvrage est intitulé : Studies in foreign education. Ils y trouveront une très intéressante appréciation de notre système d’éducation française. Mais ils y verront aussi qu’aux yeux de M. Cloudesley Prereton, le

  1. L’Oxford University Handbook est une publication n’ayant pas un caractère officiel, où l’étudiant peut trouver tous les renseignemens dont il a besoin, qui entre dans les détails les plus minutieux sur la vie intérieure de chaque collège, le coût de cette vie, les programmes des examens, les cours, etc. Il existe pour nos étudians une publication de même nature, mais nécessairement moins complète.