complet de psychologie, M. Villa vient d’en donner une nouvelle édition, entièrement refondue, où il accentue encore sa pensée sur l’insuffisance des explications psycho-physiques et ses réserves sur la théorie de l’attention chez M. Th. Ribot. J’ajoute que dans ses conversations comme dans ses écrits et dans ses lectures se sent une familiarité croissante avec les œuvres de la pensée française.
M. de Sarlo, de Florence, spiritualiste très décidé, ouvert et franc, ne craint de répudier ni l’hégélianisme ni telles théories soi-disant nouvelles qu’il trouve nuageuses. Il savait montrer, ces temps derniers, dans un questionnaire très détaillé, très creusé, sur la vie infantile, quel parti on peut tirer de la psychologie pure et simple.
M. Varisco, de l’université de Rome, esprit droit, sincère et scrupuleux, chercheur libre, mais ne redoutant pas de déclarer publiquement son aversion pour la franc-maçonnerie, a débuté par l’empirisme, à l’école de M. Ardigo. « Mais alors, me dit-il, je travaillais en amateur. » La pratique de l’enseignement le contraignit à se mettre d’accord avec lui-même et à prendre ses responsabilités. Il s’aperçut alors que la connaissance ne pouvait pas s’expliquer sans une conscience distincte et que cette pluralité des consciences excluait le monisme du matérialisme ou le panthéisme. Il se rapprochait là de Leibniz et de ses nombreux successeurs français. Toutefois, me dit-il, sur la question de la monade supérieure et dominante, c’est-à-dire sur la question de l’existence de Dieu, « je cherche encore, ma conviction n’est pas faite. »
Le président de la réunion était M. Masci ; j’ai déjà noté sa profession de néo-kantiste. M. Masci attache une importance particulière (et il n’est pas le seul) à son travail très condensé intitulé La philosophie des valeurs. La « valeur, » c’est à peu près ce que d’autres désignent par le mot d’« idéalité, » non tout l’idéal, comme il a été expliqué, mais l’idéal de la chose pensée, l’idéal particulier qui donne à une réalité sa valeur et en est « le moteur occulte. » On ne saurait, nous dit avec autorité le professeur napolitain, traiter d’épiphénomène, d’ombre ou de produit réflexe, ce qui a en soi le pouvoir de transfigurer l’art, la religion, la morale, la connaissance des sens, pour en faire des créations indéfiniment fécondes. La valeur de chaque réalité n’existe que par cette idéalité poursuivie et dégagée.