mobilisation, a 13 milliards de marks, mais certainement supérieurs à ce chiffre dès aujourd’hui.
Renonçant à présenter le budget ordinaire dans la forme usuelle, le ministre n’a dressé aucun état des dépenses de l’armée et de la flotte, qui, depuis le 1er août 1914, vont toutes au budget extraordinaire, ni des colonies, auxquelles la plus grande latitude a été laissée pour agir selon les circonstances. Le budget de l’année financière close le 31 mars 1915 s’est soldé par 38 millions d’excédent : les recettes ont donné 533 millions de moins-values, mais il a été réalisé 571 millions d’économies. Les douanes et impôts sont en diminution de 176 millions, la poste de 129, les chemins de fer de 58, la contribution d’armement de 170 millions.
Depuis l’ouverture des hostilités, c’est exclusivement à l’emprunt, sous diverses formes, que l’Allemagne a eu recours pour couvrir ses dépenses. Mais elle avait établi d’avance un impôt de guerre sous forme du wehrbeitrag, contribution d’armement votée par le Parlement au mois de juillet 1913 : elle en attendait 1 milliard de marksv dont un tiers à peu près était entré, le 1er août 1914, dans les caisses impériales.
L’Allemagne a emprunté au moyen de bons du Trésor à court terme, qui ont été en grande partie escomptés par la Banque impériale, mais surtout en vendant des rentes et des obligations à quelques années d’échéance. Elle a, pour cela, procédé à deux grandes émissions, la première en septembre 1914, la seconde en février 1915. La première comportait deux ordres de titres : d’abord un milliard de marks en bons du Trésor à 5 ans d’échéance rapportant 5 pour 100 d’intérêt, remboursables de 1918 a 1920, et une rente 5 pour 100 perpétuelle, non remboursable avant le 1er octobre 1924, pour un montant indéterminée Les deux catégories furent émises à 97 1/2 p. 100 : les bons rapportaient à ce cours 5,63 et la rente 5,38 pour 100. Aucun effort ne fut épargné par le Gouvernement pour provoquer les souscriptions. Ordre fut donné aux Caisses d’épargne de placer leurs fonds disponibles en obligations nouvelles. Les Caisses de prêts, organisées sur tout le territoire de l’Empire depuis le début de la guerre et pouvant émettre jusqu’à 3 milliards de marks de papier-monnaie sous forme de bons, prodiguèrent les facilités de crédit aux emprunteurs désireux de se faire avancer, sur n’importe quel gage, les sommes avec lesquelles ils souscriraient