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remontait vers le Nord-Ouest, en suivant la Dibemba, sans rencontrer d’opposition.


De leur côté, les Français, opérant seuls, ne restaient pas inactifs.

Choisissant aussi comme but le dégagement de Duala, mais cette fois par le Sud, tandis que les Anglais avaient agi vers le Nord, le contingent français, à part 3 compagnies restées à Duala, tenta d’occuper Edea au Sud-Est de Duala sur les bords de la Sanga. Il fallait d’abord forcer le passage de Japona dont le pont avait été démoli. L’adversaire opposa une résistance acharnée et, solidement retranché sur l’autre berge, il empêcha les nôtres de traverser. Ce fut alors que, le 4 octobre, le colonel Mayer décida de tourner les Allemands en franchissant la rivière à Peltibey, en amont de Japona. Deux compagnies s’en chargèrent, tandis qu’une batterie et deux canons à tir rapide anglais furent amenés en face des débris du pont.

Cette fois, l’attaque réussit, mais le demi-bataillon ne put avancer sur la voie ferrée, à cause des marécages et d’une impénétrable forêt qui barrait le chemin qu’il fallait suivre.

Le 6 octobre, le passage de la rivière est tenté de vive force sous la protection de l’artillerie. Les tranchées ennemies sont enlevées. Une tête de pont est organisée à Japona, tandis qu’un bataillon rentre à Duala. Le 15, la marche sur Edea est reprise. Tandis qu’une première colonne transportée par mer doit débarquer à Dehane, la colonne secondaire suit la voie ferrée de Japona à Edea. Le 25, la colonne principale est concentrée à Dehane. Objet d’une violente attaque, elle la repousse. Il était impossible d’exécuter un mouvement tournant à cause des fourrés impénétrables qui cernent la route de toutes parts. Les nôtres enlèvent les tranchées qui barraient la route et qu’il fallait bien attaquer de front. Enfin, le 26 octobre, la colonne arrive à Edea. De son côté, le contingent secondaire, après avoir bousculé l’ennemi, y arrive lui aussi deux jours après.

À ce moment, il fallait dégager la ligne Edea-Dehane-Longji, et chasser les Allemands de la région côtière où ils manifestaient une activité particulièrement gênante. Pour cela, 2 compagnies sénégalaises furent débarquées sur la côte, très au Sud, à Kribi, qui avait été bombardé dès le 10 octobre. En parlant