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de cette base, elles devaient faire leur jonction avec deux autres compagnies venues d’Edea à Dehane, tandis qu’une canonnière transportant des marins remontait la rivière Lokundji dont l’embouchure se trouve au Nord de Kribi. Les compagnies d’Edea furent violemment attaquées le 27 novembre à 10 milles au Nord de Dehane. Les pertes furent sérieuses et nous obligèrent à un retour vers Edea. De son côté, le détachement débarqué à Kribi éprouvait beaucoup de difficultés pour avancer. En fin de compte, nos troupes reçurent l’ordre de rentrer à Kribi.


Tous ces événemens ont vu arriver la fin de 1914. L’année nouvelle apportait au corps expéditionnaire une tache sans doute déjà bien ébauchée, mais encore très dure.

Depuis le commencement de 1915, les opérations d’offensive Contre le Cameroun se sont poursuivies activement. Le contingent anglais, d’abord, suivant les indications du général Dobell, reçut pour mission de dégager complètement le chemin de fer du Nord. Pour cela, il entreprit l’attaque de Dschang. C’était une station importante, car elle servait de base à l’ennemi pour inquiéter les postes anglais de Bare et de Nkongsamba, conquis, comme nous l’avons vu, dans la première partie de la campagne.

Le colonel Georges, parti de Bare, put à la suite d’un vif combat s’emparer de Dschang le 2 janvier. Après avoir complètement détruit le poste, la colonne rentra à Nkongsamba. Menant une offensive hardie, les Alliés ne s’en tinrent pas à cette attaque. En examinant la situation géographique des frontières du Cameroun, nous avons fait ressortir la possibilité de les attaquer par les quatre points cardinaux. En effet, deux détachemens, constitués dans la Nigérie, agirent immédiatement le long de la frontière Nord-Ouest.

La colonne dite d’Ikom, comprenant 6 compagnies, occupa Ossidinge au Nord-Ouest des localités de Dschang, Bare et Manenguba dont, comme on le sait, les troupes parties de Duala s’étaient emparées. La direction dans laquelle s’engageait ce contingent nigérien rattache son action à celle des premières opérations dont nous avons déjà parlé. Après la prise d’Ossidinge, à cinquante kilomètres environ de la frontière, le