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VAUCROIX.

Oui, et veux-tu savoir les gentillesses de la double vie ? C’est à ma femme qu’elle a téléphoné, dès hier soir. Elle est censée se trouver à Paris, par hasard, — elle passe l’hiver dans le Midi, — avoir appris mon retour, par hasard. Quelle misère !... Mentir ! Toujours mentir ! Et c’est si bon d’être vrai ! Je viens encore de le sentir en causant avec toi. Il faut que je te revoie et vite. Où déjeunes-tu ce matin ?

LABRUNIE.

Où je serai. J’ai des courses à faire.

VAUCROIX.

Fais tes courses et reviens déjeuner, (ironiquement.) Je te promets que la cuisine sera bonne. Il y a une parfaite ménagère ici. Tu n’as pas à craindre un coup de fusil.

LABRUNIE, mettant son doigt sur sa bouche .

Chut !... J’entends ta femme.


SCÈNE DEUXIÈME
BERNARDINE, VAUCROIX, LABRUNIE.


BERNARDINE, derrière la porte et parlant aux enfans.

Allons, mes trésors, remontez à votre travail. Ce n’est pas une raison parce que votre papa est revenu pour que vous vous appliquiez moins. Au contraire. Vous l’avez vu ce matin, vous le verrez à déjeuner. Jean, tu aideras Robert à commencer sa page de calcul. Mais remontez, c’est l’heure. Je vous rejoins dans cinq minutes.

VAUCROIX, à Labrunie.

Tu vois. La vie au métronome ! (A Bernardine qui entre, et pendant que Labrunie la salue.) Chère amie, accourez à mon secours. Richard est venu si gentiment savoir comment j’allais ce matin. Je lui demande de déjeuner avec nous...

BERNARDINE.

Et il hésite ?...