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sont venus nombreux d’outre-Manche ; ils se sont fait remarquer par l’ampleur et la décision de leurs ordres. La Foire de Londres qui s’est tenue au Musée Victoria et Albert, du 21 février au 3 mars, sous la direction de M. Worthington, a réuni 350 exposans ; elle s’était spécialisée dans la présentation des produits fabriqués en Allemagne : jouets, faïences, verrerie, objets de fantaisie, imprimerie, papeterie. Les industries de Birmingham et de Sheffield, retenues par le travail des munitions, n’avaient pu figurer. Le succès de Londres n’a pas empêché les acheteurs anglais de venir à Lyon. Nous nous en réjouissons. Les Chambres de commerce anglaises viennent de se réunir en congrès le 29 février, les 1er et 2 mars, pour discuter le futur statut économique de la Grande-Bretagne. Il semble que l’idée essentielle de l’assemblée ait été d’assurer désormais l’indépendance économique de l’Empire britannique, par la création de certaines industries nouvelles qui seraient, au besoin, protégées. Ce programme a été soutenu avec force par les Dominions. Nous comprenons la pensée de nos amis ; ils prétendent rompre tout lien commercial avec l’Austro-Allemagne. Une entente économique avec les Alliés sera la conséquence nécessaire de cette politique. Nous souhaitons que l’accord des Foires de Londres et de Lyon serve les intérêts de ce rapprochement, indispensable pour qui veut voir de haut et de loin.

Du premier coup, le Canada a compris l’intérêt que présentait pour lui notre Foire. Il y a été représenté par quatre importantes sociétés : Canadian Pacific Railway ; Export Association ; Dominion Bridge ; Dominion Rubber. Le Canada peut fournir les denrées alimentaires, le fer et l’acier, le bois, le papier, les produits textiles, les articles en cuir, la sellerie. Il possède, en quantité presque illimitée, le charbon et la force hydraulique. Il achète volontiers des produits français. Par l’intermédiaire de l’Export Association, d’importantes affaires se sont nouées à Lyon. Le Canada a traité avec des Marocains, Algériens et Tunisiens, avec des Espagnols, Danois. Italiens, Suisses et Russes. Lorsque les fabriques canadiennes viendront elles-mêmes sur le marché avec leurs prix, le chiffre s’élèvera très vite.

L’Italie nous a envoyé un groupe important de vendeurs. C’est ainsi que, dans notre groupement des tissus et filés, nous avons eu la bonne fortune de recevoir la puissante Association cotonnière italienne. Ce groupement, fondé il y a environ