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vingt-cinq ans, a son siège à Milan ; il rassemble environ deux cents maisons et comprend toutes les industries relatives au coton (filature, tissage, teinture, impression, finissage). Il représente une exportation annuelle d’environ 200 millions de francs et une consommation intérieure d’environ 400 millions. Il a trouvé, à la Foire de Lyon, un champ d’affaires très vaste et très intéressant. L’année prochaine, il fera directement figurer les maisons que, cette première fois, il s’est borné à représenter collectivement. — Où l’Italie apparaît, l’art s’installe. La subtilité charmante du goût italien nous a été, une fois de plus, révélée par les adorables dentelles et broderies au point ancien de la société Aemilia Ars que patronnent les comtesses Lina Cavazza et Carmelita Zucchini. La maison Ricordi de Milan apporte ses éditions musicales destinées à supplanter les publications de Leipzig. L’Association pour le travail de Venise nous soumet toute la gamme de ses perles et de ses verres. Deux grandes unions italiennes, la Societa promotrice dell’ Industria Nazionale, l’Association générale des industriels et commerçans, qui travaillent à libérer leur pays de la tutelle austro-allemande, sont venues, de Turin, nous offrir le témoignage de leur vigilante sympathie.

Très nombreux aussi a été le groupe suisse. Ce n’est pas que les relations commerciales entre la France et la Suisse soient exemptes présentement de difficultés. La France se trouve contrainte d’empêcher la contrebande et le commerce avec l’ennemi par les pays neutres. La Suisse se plaint de voir considérer parfois comme marchandises allemandes des produits qu’elle fabrique elle-même depuis la guerre. Il a été constitué pour procéder à la répartition des marchandises françaises une société de surveillance suisse, dite S. S. S., qui donne lieu à des polémiques passionnées. Les importations de Suisse en France qui étaient, en 1912, de 140 millions, atteignent, en 1915, 168 millions ; mais les exportations de France en Suisse, qui montaient à 406 millions en 1912, tombent en 1915 à 254 millions. C’est la conséquence inévitable de la guerre. Nos amis de Suisse l’ont bien compris. Ils ont été, on peut le dire sans aucune sorte d’exagération, les propagandistes les plus ardens de notre Foire. Les Chambres de commerce de la Suisse romande se sont mises à notre disposition avec l’empressement le plus cordial. Ce dévouement a eu sa récompense. De l’aveu de leurs