Banque de France et la Manque d’Angleterre, à qui la première a remis une quantité importante de métal jaune, sont à l’avantage des deux pays ; si la Grande-Bretagne nous a ouvert des crédits pour les paie mens que nous avons à faire chez elle et à l’étranger, nous l’aidons, par des avances en or remboursables après la paix, à maintenir le change de Londres, sur les autres pays et en particulier sur les Etats-Unis, au niveau nécessaire pour que les paiemens en espèces de la Banque d’Angleterre ne soient pas arrêtés.
Si les dizaines de milliards par lesquelles se chiffrent les dépenses actuelles ne peuvent être demandées à l’impôt, il n’en est pas moins certain que c’est lui qui devra payer les intérêts et l’amortissement des emprunts contractés pour réunir les ressources immédiatement nécessaires. Il était temps d’aborder ce côté du problème et de demander aux contribuables leur part de collaboration à l’œuvre de la Défense nationale. Aussi bien étions-nous les seuls, parmi les belligérans, à n’avoir pas encore pris à cet égard les résolutions viriles que commandent les circonstances. Dès les premiers mois du conflit, l’Angleterre et la Russie ont agi dans ce sens, l’Italie elle-même a établi 400 millions de taxes nouvelles qui représentent, par rapport à son budget, ce que serait un milliard chez nous. Nous ne pouvions pas rester plus longtemps inertes dans cette voie où, pour notre part, nous n’avons pas cessé de demander au gouvernement de s’engager. Il nous déclare aujourd’hui qu’il le fait en se préoccupant de tenir la balance égale entre les impôts qui pèsent sur la fortune et atteignent directement les revenus des contribuables et ceux qui s’étendent à la généralité des habitans, en proportion de leurs besoins aussi bien que de leurs facultés. Tout en évitant de frapper d’une façon excessive les choses nécessaires a l’existence ou de rendre trop lourdes les taxes qui gênent le développement des transactions, le plan actuel procède par le relèvement des droits existans plutôt que par la création d’impôts. Les seuls qui soient vraiment productifs en temps de guerre sont ceux auxquels le peuple est habitué et dont la perception ne donne pas lieu aux mécomptes inséparables de la mise en œuvre d’une fiscalité nouvelle.