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Parallèlement, la Banque de l’Algérie, tenue en vertu des conventions de 1911 à avancer 100 millions, s’est engagée, au mois de mai 1915, à porter ce chiffre à 300 millions, dont le Trésor n’a encore prélevé qu’une fraction.

Bons de la Défense nationale. — En tout temps le ministre des Finances est autorisé à émettre, pour les besoins courans de la Trésorerie, des Bons dont l’échéance ne dépasse pas une année, et dont, aux époques normales, la loi annuelle du budget fixe le maximum. Le Parlement a autorisé, pour la durée de la guerre, la création de Bons à 3, 6 ou 12 mois, qui portent le nom de Bons de la Défense nationale. Ces Bons rapportent un intérêt de 4 pour 100 lorsqu’ils sont à 3 mois, de 5 pour 100 lorsqu’ils sont à 6 ou à 12 mois. Ils sont rapidement devenus populaires et constituent aujourd’hui l’emploi favori des fonds de roulement d’un grand nombre de sociétés et de particuliers. La valeur en est encore rehaussée par le fait que, dès qu’ils n’ont plus que trois mois à courir, ils sont escomptables par la Banque de France : à partir de ce moment-là, ils sont donc, pour le détenteur, l’équivalent d’un billet de banque, avec cette différence qu’ils rapportent intérêt. À l’heure où nous écrivons, il circule une dizaine de milliards de Bons de la Défense nationale.

Obligations 5 pour 100 de la Défense nationale. — Entre les capitalistes qui ne peuvent ou ne veulent faire qu’un emploi temporaire en conservant pour ainsi dire la disponibilité immédiate de leurs fonds, et ceux qui au contraire recherchent un placement à longue échéance, interdisant au besoin au débiteur de se libérer avant une certaine date, il en est une troisième catégorie qui, sans avoir besoin de rentrer rapidement en possession de leur argent, ne désirent pas l’immobiliser pour une période indéfinie, craignent de souscrire à des rentes perpétuelles dont l’État n’est pas tenu de rembourser le capital, et qui sont soumises de ce chef à des fluctuations de cote parfois considérables. Pour ceux-là, on a créé les obligations 5 pour 100 de la Défense nationale, remboursables au pair en 1920 au plus tôt, en 1925 au plus tard.

Emprunts en rentes consolidées. — Quelque faveur que les titres de la Dette flottante ou à court terme, en particulier les Bons de la Défense nationale, aient rencontrée chez les capitalistes, un gouvernement soucieux du lendemain ne saurait