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moindres accidens de terrain, de manière que, ainsi abrités, ils pussent répondre au feu à volonté qui les prenait pour cible par un feu non moins nourri. Les mitrailleuses furent mises aussitôt en action, et un combat d’infanterie, en bonne et due règle, fut engagé.

La seconde colonne se trouvait à proximité du temple de Thésée et du monument de Philopappos, lorsqu’elle essuya, elle aussi, le feu des troupes royales. M. Guillemin rapporte que les soldats français qui en faisaient partie étaient en train de prendre leur déjeuner, quand on fit feu sur eux. Toujours est-il que le combat ne tarda pas à s’engager, dans des conditions analogues, dans ces glorieux parages. (La hauteur de Philopappos se trouve, en effet, à quelques centaines de mètres à peine de la colline de l’Acropole.) Il en fut de même, presque simultanément, pour la troisième colonne, qui dut accepter le combat avec un autre groupe de l’armée de Constantin. Vers onze heures et demie, la bataille faisait rage sur toute la ligne. Elle prit une intensité toute particulière près de la hauteur de Philopappos.

Jusqu’à quatre heures de l’après-midi, cependant, l’artillerie avait gardé le silence. Mais à cette heure la batterie placée sur la hauteur d’Ardittos ouvrit le feu sur le contingent français du Zappion et sur l’amiral français lui-même qui s’y trouvait depuis le matin. C’était le signal de l’attaque en règle du Zappion. Les mitrailleuses furent braquées contre le bâtiment et les fantassins du Roi qui, comme nous l’avons dit plus haut, avaient depuis la nuit choisi leurs abris à proximité des issues du parc, pour mieux cerner et mettre hors de combat les Français, se mirent à exécuter leur plan, secondés aussi par les troupes postées derrière la grille du jardin royal. (Ce jardin n’est séparé en effet que par cette grille du parc de Zappion, auquel il confine sur une longueur d’environ 600 mètres.)

En entendant les coups de canon tirés contre le Zappion, le ministre de France, M. Guillemin, et ses collègues de Grande-Bretagne et de Russie, sir Francis Elliot et M. Demidoff, se rendent en hâte au Palais royal. Il était exactement quatre heures trois quarts lorsqu’ils furent reçus par le Roi. En ce moment même, les trois contre-torpilleurs français, avertis de l’attaque dirigée à coups de canon contre le Zappion, ouvraient eux aussi le feu avec leurs canons de 50,5. Leur action ne se poursuivit pas au-delà de six heures du soir. Pendant ces soixante-quinze minutes