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Page:Revue des Deux Mondes - 1917 - tome 42.djvu/423

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marquis de Villalobar, ministre d’Espagne, et celui des États-Unis, M. Guérin conclut, avec la commission de ravitaillement de la Belgique, une convention en vertu de laquelle le territoire français occupé fut considéré comme une onzième province belge. Nommé président du comité français, M. Guérin se rendit au milieu des populations secourues et, dans une série de conférences, les mit au courant des méthodes qui seraient employées.

L’invasion, commencée le 6 août 1914, avait atteint ses limites actuelles vers le 15 octobre suivant. Les chemins de fer furent réservés aux transports militaires, l’usage public des téléphones, du télégraphe et de la poste suspendu. Le travail industriel fut arrêté. Le numéraire et les billets de banque disparurent : il fallut créer des monnaies fiduciaires locales. Les villes et les centres qui dépendaient d’un ravitaillement quotidien furent immédiatement en proie à des privations sévères : elles étaient moindres pour les populations agricoles qui disposaient de stocks alimentaires plus considérables.


II. — LA COMMISSION ET LES COMITÉS

La Commission de ravitaillement engagea avec les gouvernemens belligérans des négociations qui ont abouti à des accords sur le transport des denrées expédiées d’outre-mer, l’immunité (promise alors ! ) des bateaux de la Commission contre toute attaque, l’attribution des denrées importées à la. population civile, la protection des denrées indigènes, le droit pour la Commission d’effectuer des opérations de banque et de commerce, en dehors des règlemens de guerre, les subsides gouvernementaux, la liberté de communication et la permission donnée au personnel neutre de circuler dans les pays envahis, en un mot la reconnaissance par les belligérans de l’intérêt humanitaire et de la nécessité de l’œuvre de ravitaillement.

En dehors des accords diplomatiques, l’organisation à établir soulevait deux problèmes essentiels : celui du ravitaillement de l’ensemble de la population et celui des secours aux indigens. Il ne suffisait pas, en effet, d’introduire dans les régions envahies les vivres nécessaires ; il fallait, en présence d’un chômage sans exemple, organiser une aide, faute de, laquelle des millions d’hommes auraient péri. Une séparation