Les choses en étaient là, lorsqu’une nouvelle inattendue, quoique escompte’e par les nombreuses victimes des Borgia, éclata comme un coup de tonnerre répercuté dans toutes les montagnes, roulant le long des Apennins, gagnant les plus lointaines cités, en passant par-dessus certaines zones de silence, et alla expirer dans la tranquille atmosphère de Venise et de ses lagunes : Alexandre VI était mort, César Borgia était mourant ! À quel mal subit le Pape avait-il succombé : était-ce du poison qu’on lui avait préparé ? Était-ce du poison qu’il avait préparé lui-même pour un autre ? Était-ce de la malaria, tout simplement, dans ce mois d’août « fatal aux hommes obèses ? » Après quatre siècles écoulés, on n’en sait rien encore. Mais ce qu’on savait fort bien, quatre jours après, dans toutes les villes d’Italie, c’est qu’il était mort. C’est le 17 août au soir qu’il avait succombé : le 22, la nouvelle pénétrait dans Urbino, revenant