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On peut dire, aujourd’hui, que tous les traitements spécifiques, tous les remèdes, toutes les drogues préconisées jusqu’ici contre la tuberculose ont fait faillite.

Il n’existe pas, au jour où nous sommes, de traitement spécifique de cette maladie. Le plus « sensationnel » (si j’ose employer cette expression très moderne qu’eût désavouée Voltaire, mais que notre actuel et si légitime engouement pour l’anglais me fera pardonner), le plus retentissant de ces traitements qu’on a depuis vingt ans si souvent présentés comme infaillibles et qui tous bientôt retombèrent pesamment à terre, dans la désillusion des espérances brisées, a été la lymphe de Koch. Puis nous avons vu les sérums par douzaines, celui de Maragliano, celui de Marmorek… j’en oublie et de moins bons. Tous sont tombés rapidement dans l’oubli. Plus près de nous, on a préconisé avec fracas d’autres traitements dont le nom ne mérite même pas d’être mentionné ici et dont l’expérience a montré rapidement l’inanité.

Il n’existe pas aujourd’hui de traitement spécifique de la tuberculose. Cela n’empêche pas qu’on sait et qu’on peut la prévenir, l’empêcher de se propager, c’est-à-dire en assurer la prophylaxie, comme on dit à la Faculté, et aussi généralement la guérir. Mais ce n’est pas par des drogues, c’est par l’hygiène, c’est par un genre de vie particulier, par des précautions simples, en un mot par ce que les médecins, jamais à court d’inventions… verbales, appellent la diététique. Autrement dit, la prévention et le traitement de la tuberculose regardent moins l’apothicaire que l’hygiéniste, et comme chacun à cet égard peut être son propre hygiéniste, l’important est avant tout de répandre les notions qui rendront chaque personne, petite ou grande, apte à réaliser sa « self-defence » contre le fléau tuberculeux.

La prévention et la cure hygiéno-diététique de la tuberculose résultent de quelques notions, quelques adages fort simples, parfaitement établis et qu’on pourrait, je crois, résumer ainsi.

La tuberculose est causée par des microbes vivants qui se propagent dans le corps humain, lorsqu’il n’est pas résistant et détruisent ses tissus. Un tempérament vigoureux résiste avec succès à ces microbes qui sont très répandus. Par conséquent, il faut avoir une bonne santé pour résister à la tuberculose qui se différencie en cela de beaucoup d’autres maladies microbiennes (choléra, peste,