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La salle en est tapissée d’ébauches sur lesquelles on essaye avec les prismes des périscopes les effets des ingénieuses dispositions imaginées par les artistes en illusion.


Fournir aux navires à la mer des renseignements relatifs à la position des sous-marins en opération est un des moyens les plus pratiques, un des plus importants facteurs de la sécurité de la navigation, de même que la faculté de pouvoir demander une assistance immédiate contribue puissamment à la défense du navire attaqué. Ce double résultat est l’objet de la T. S. F. Au début de la guerre, aucun bâtiment, sauf les paquebots, n’en était pourvu. Le Calvados a succombé avec un bon nombre de braves tirailleurs en vue des côtes de l’Oranie, faute d’avoir pu frapper l’air de ses appels de détresse. Actuellement, presque tous les bateaux français de plus de 500 tonnes possèdent un poste de radio-télégraphie. On devine que ce ne fut pas une mince affaire que de réaliser l’instruction des 2 000 spécialistes indispensables, pour assurer ce service technique. Aujourd’hui, afin de parer aux avaries et aux chutes d’antennes résultant de l’explosion des torpilles ou des obus, un certain nombre de paquebots importants sont munis de postes de secours dont l’emploi tend à se généraliser.

Il nous faudrait parler aussi des immenses efforts accomplis pour doter la marine marchande d’engins de sauvetage efficaces. Il ne s’agit plus seulement de défendre les passagers contre l’immersion, il faut les protéger contre l’asphyxie, en leur distribuant des masques, car on peut tout craindre des Allemands qui ne reculeront pas plus ici qu’ailleurs devant l’emploi même des gaz toxiques. Aux horreurs des noyades en masse ils s’empresseront d’ajouter celles des brûlures d’ypérite.

L’éducation de la flotte de commerce a été confiée aux centres d’A. M. B. C. (Armement militaire des Bâtiments de Commerce) qui doivent assurer le bon entretien du matériel et l’instruction du personnel embarqué. Ils surveillent la mise à bord du matériel, opèrent la visite de ce matériel, entraînent les hommes destinés à utiliser les armes et les engins. Ils délivrent aux capitaines tous les documents concernant la défense. Les officiers des centres d’A. M. B. C, répartis dans