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tous les ports de commerce, se tiennent en contact avec les capitaines ; ils entretiennent avec eux des rapports continuels, recueillent leurs observations et leur communiquent tous les renseignements utiles. Se rendant à bord lors de l’arrivée des navires, afin d’inspecter la défense, ils y l’ont installer les armes réglementaires et procèdent aux tirs d’essais. C’est toute une catégorie nouvelle de combattants qu’il a fallu former. Ainsi, la marine de guerre étend son réseau tutélaire sur tous ceux qui sillonnent les mers : elle est le guide de ces marins de commerce qui ont dû s’improviser canonnière, torpilleurs, timoniers, et qui sont actuellement de précieux artisans de la victoire en même temps que les fidèles commissionnaires de notre ravitaillement.


PATROUILLEURS ET CONVOYEURS

On ne s’est pas borné à apprendre aux navires de commerce à se défendre eux-mêmes. On a eu également recours à des mesures de protection extérieure. La nature du concours apporté sur ce point par la marine de guerre a soulevé dans tout le pays des discussions passionnées. Des arguments ont été présentés pour ou contre tes décisions prises. La vérité est, — on s’en rend compte en suivant l’évolution des idées qu’a suggérées la pratique de la guerre, — qu’aucun procédé ne donne entièrement satisfaction. — Ces procédés peuvent se classer en deux catégories : les uns ont pour but d’éviter au navire de rencontrer l’ennemi ; les autres constituent une protection au sens propre du mot.

Dès le début de la campagne, les Amirautés britannique et française se sont mises d’accord pour arrêter les dispositions à prendre par les navires de commerce, dans les ports et en cours de navigation, en vue de tromper l’ennemi et de parer ses attaques. Ces prescriptions ont été condensées dans un fascicule constamment tenu à jour et qui porte le titre suivant : « Instruction générale pour les capitaines des bâtiments de commerce en vue de leur protection contre les sous-marins et de la sécurité de la navigation dans les parages minés ou fréquentés par des corsaires. » Ces ordonnances sont impératives. Les capitaines ayant eu des rencontres avec l’ennemi comparaissent devant des commissions d’enquête. Leurs