Dans quelques jours, Nicolas II sera à Paris, et la ville déjà a pris un aspect inaccoutumé. Des drapeaux se montrent. Les portraits du Tsar, de la Tsarine et de leur petite fille, la grande-duchesse Olga s’étalent aux boutiques des librairies et dans les kiosques. Je vais être, les fêtes débutant par un gala à la Comédie, au centre des curiosités. Que de soucis !
Tout est modifié. Il y aura gala à l’Opéra. Comme on veut caser les 900 membres du Parlement, — 300 sénateurs et 600 députés, — on n’aurait pas eu la place à la Comédie.
Je suis enchanté de n’être pour rien dans la distribution des places. Tout se fera par la Présidence ou le Protocole.
Je ne sais ce qui m’a attristé, mais de Versailles à Paris, par la nuit et la pluie, — à travers Sèvres, regardant les lampions s’éteindre, les drapeaux, les banderoles et les guirlandes se mouiller, — j’étais très sombre.
Je revoyais le départ, au pied du grand escalier, l’Impératrice donnant sa main à baiser à des dames d’honneur de la colonie russe, l’Empereur en habit noir, avec son beau Cosaque de noir vêtu, la barbe longue, à son côté, tendant la main, puis montant, sous la lumière électrique, dans le carrosse doré, et cette scène d’adieu m’avait impressionné…
A Compiègne, je trouve le palais un peu plus en ordre qu’à ma dernière visite, mais il a toujours un aspect singulier. Par exemple dans la chapelle, sous une sainte peinte par Delorme, on a étalé les garnitures de toilette, cuvettes, pots à l’eau, etc.
On va procéder à un essai d’allumage.
Des tapissiers effarés traversent les salons :
— Avez-vous vu les salles de la suite russe ?
— Vous avez oublié les bougies chez le général !
Nous inspectons les loges ; elles sont encore à l’état fruste.
M. Benard, l’architecte, inscrit les noms sur les portes comme un fourrier. — On répète. La danse d’abord : dans la