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Page:Revue des Deux Mondes - 1918 - tome 48.djvu/907

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comme plusieurs groupes travaillaient ensemble dans la même région, qu’on fut amené à les réunir à leur tour, par six, sous le nom de groupement : le groupement avait la capacité de transport d’une brigade, qui est la plus forte unité d’infanterie pure. Or, — tout cela s’enchaine, — à l’époque même où cette transformation s’accomplissait, les transports de troupes commençaient à prendre des proportions telles qu’il devenait évident que les formations automobiles appartenant en propre à chaque armée seraient bientôt incapables d’y suffire. Une armée, en effet, a ses besoins de ravitaillement quotidiens, qu’il faut d’abord assurer : on ne peut songer qu’après aux transports de troupes, et, cependant, ces transports prenaient précisément, aux yeux du commandement, une importance de premier ordre !

C’est l’idée du groupement, tel qu’il avait été essayé dans une armée, qui amena tout naturellement cette autre idée : d’abord d’avoir, en dehors des armées, des groupements de renfort, capables d’être utilisés en un point donné, puis, lorsqu’on eut plusieurs de ces groupements indépendants, de les réunir, à leur tour, sous un commandement unique : ainsi naquit, au mois d’avril 1915, la première Réserve de transports à la disposition du général en chef.

Une réserve est donc constituée par une réunion de groupements toujours prêts à se porter, au moment voulu, sur telle partie du front où l’on prévoit des opérations importantes, et elle se compose généralement de 1 200 à 1 300 véhicules : ce chiffre, très variable, peut aller jusqu’à 1 500.

Si, à côté de ces réserves, qui sont à la disposition du haut commandement, et à côté des groupements ou des groupes qui appartiennent à chaque armée, nous mentionnons (également sous les ordres de l’armée) les sections de ravitaillement en viande fraîche (R. V. F. neuf ou quatre autobus, une R. V. F. par division), et les sections sanitaires (S. S. vingt voitures, une S. S. par division) <[1], nous aurons une idée suffisante des points essentiels qui caractérisent le travail du Service automobile dans une affaire comme celle de Verdun.

Cependant, quelques mots encore. Il ne faudrait pas croire que des transports, de quelque nature qu’ils soient, vivres, munitions, matériel du génie, artillerie, troupes, puissent

  1. Mais les voitures sanitaires, il faut le signaler, roulent isolément.