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Page:Revue des Deux Mondes - 1919 - tome 52.djvu/63

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Si je ne m’étais pas interdit toute discussion sur mon pays, car le défendre, c’est permettre qu’on l’attaque, ce que je ne puis pas tolérer maintenant, je réfuterais et peut-être je raillerais votre peinture du caractère français, mais je passe. Soyez convaincue, chère princesse, que vous qui connaissez tant de choses, vous ne connaissez pas assez cette création adorable de Dieu, qu’on appelle la France, et que vous l’avez confondue avec les quelques sots qui prétendent parler pour elle, mais basta ! car la plume me brûle et s’échapperait trop.


A Monsieur Philis.


Pollone, 6 octobre 1873.

Cher ami,

L’alliance avec la Démocratie, c’est le fond même de mes pensées. Mais avec les démagogues qui ont trouvé la loi des coalitions une trahison, le plébiscite une oppression, la guerre un crime,... et pour arriver à l’impossible avec eux ? Cela me trouble. Je n’aime pas non plus la guerre à la religion, sans laquelle il n’y a pas de gouvernement. D’autre part, je reconnais ce qu’a de dangereux une restauration, et de loin je ne suis pas éclairé suffisamment pour juger les questions de conduite. La fusion est-elle vraiment aussi faite qu’on le dit ? L’Univers ne le ferait pas croire.

Quoique Adelon m’ait dissuadé de rentrer, je me mets en roule vendredi et serai à Saint-Tropez le 16 ou le 17.

Savez-vous où en sont les relations de notre ami le prince avec Thiers ?

Nous vous envoyons nos meilleures amitiés .

De cœur à vous.


A Mme de S


La Moutte, 23 octobre 73.

Ma chère amie,

Non, je n’ai pas pris une grosse voix pour vous parler, cela me serait impossible, même de loin ; ma grosse voix ne s’adressait qu’à la proposition impertinente que vous me racontiez. Quant à la prétendue opposition qu’on aurait faite à ma réception en novembre, c’est une plaisanterie : personne, ni en haut