Page:Revue des Deux Mondes - 1919 - tome 53.djvu/441

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

bandes de lignite dans le Sud-Oranais ; la basse valide du Chéliff présente des traces de suintements pétrolifères ; des exploitations locales ont été attaquées et quelques résultats pratiques obtenus. Mais aucun n’a encore le caractère d’un succès d’envergure ; nous ne sommes pas sortis, à cet égard, de la période de prospection. Plus timides que d’autres, et de plus raréfiés par la guerre, les capitaux français se sont tenus à l’écart de ces recherches fort dispendieuses ; on ne saurait admettre cependant que des concessions intéressant d’aussi près l’indépendance économique nationale soient accordées à des étrangers qui auraient montré plus d’audace. L’opinion française fut fort irritée à la fin du XIXe siècle lorsqu’elle apprit que les phosphates de Tébessa, dédaignés par nos compatriotes, enrichissaient des capitalistes britanniques ; des Français intervinrent alors pour mettre en valeur les gisements voisins de Tunisie, et n’ont pas eu à le regretter.

A tout le moins, nous devrons faire un choix parmi les étrangers et ne pas tolérer, dans nos nouvelles entreprises minières d’Afrique, la coopération de sujets ou de groupes des pays ennemis ; c’est dans cet esprit qu’il sera procédé au Maroc, à l’estimation, puis à l’expropriation des droits du fameux syndicat minier des Mannesmann. L’organisation d’une société des mines de fer de l’Ouenza, si longtemps différée, est prévue d’après les mêmes principes. La France, dans ses limites recouvrées, va devenir une des grandes puissances métallurgiques du monde ; il convient de marquer dans cette évolution, le rôle de notre Afrique du Nord, en s’inspirant de l’idée, non de comprimer les rendements pour maintenir de hauts prix, mais au contraire d’abaisser le coût de la vie en intensifiant la production. Après avoir largement fourni toutes nos usines nationales, il nous restera demain du minerai de fer en quantité ; celui d’Afrique, difficile à utiliser sur place, sera l’un des facteurs de notre exportation à l’étranger et de l’assainissement de notre change.


L’AFRIQUE OCCIDENTALE ET ÉQUATORIALE FRANÇAISE

Contiguës à notre Afrique du Nord, depuis la Convention anglo-française du 5 août 1890, nos possessions de l’Afrique occidentale (A. O. F.) et de l’Afrique Équatoriale française