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LA BATAILLE DE FRANCE
DE 1918

II [1]
LES TROIS OFFENSIVES DE PRINTEMPS
9 avril-11 juin.


L’OFFENSIVE DES FLANDRES (9 AVRIL-26 AVRIL)

Dans la matinée du 9 avril, les Allemands avaient attaqué la gauche de la 1re armée britannique entre le canal de la Bassée et la Lys.

Le front de Flandre avait dû être, depuis trois semaines, fortement dégarni. Le maréchal Haig en avait enlevé 10 divisions jetées dans la bataille de Picardie ; elles avaient été relevées par des troupes revenant fatiguées de la même bataille et à peine reconstituées. On n’avait pu en effet songer à démunir le front d’Artois où le maréchal Haig estimait qu’une attaque était tout à la fois plus probable et, éventuellement, plus dangereuse. On se fiait, en Flandre encore, au sol marécageux ; lorsque, le terrain paraissant sécher plus tôt que de coutume, sir Douglas Haig pressentit le danger possible, il songea à faire relever les divisions portugaises qui, particulièrement, « avaient besoin de repos ; » cette relève devait se faire le 10 : elle se préparait quand, précisément, sur la partie du front de Flandre tenu par les Portugais, l’Allemand attaquait avec cette fureur ordonnée qui, ayant été, le 21 mars, pleinement couronnée de succès, devenait l’immuable tactique de l’ennemi.

  1. Voyez la Revue'' du 15 août.