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par l’archidiacre de Metz à tous les Chapitres de France le post-scriptum indique expressément l’endroit où Bossuet élut domicile ; le doyenné de Saint-Thomas du Louvre.

Le vieux palais royal du Louvre, que l’on songeait toujours agrandir, tant sa situation le désignait pour le siège du gouvernement. étendait déjà, le long de la Seine, à peu près sur la même longueur qu’aujourd’hui, le bâtiment dit de la Grande Galerie « aspectant » le fleuve. Derrière cette galerie filait, parallèlement, la rue des Orties, où venait aboutir, — entre autres rues, — à peu près perpendiculairement au palais, la rue Saint-Thomas, qui débouchait, à son extrémité du Nord, sur la rue Saint-Honoré. Aux deux coins méridionaux, voisins du Louvre, de cette rue Saint-Thomas, deux églises s’élevaient : Saint-Nicolas et Saint-Thomas, toutes deux collégiales, c’est-à-dire desservies ou administrées par un Chapitre.

A l’église Saint-Thomas un « doyenné » était joint, c’est-à-dire un ensemble de bâtiments affectés à la demeure du doyen. Logis beaucoup trop grand pour lui, et dont il louait une partie, par chambres ou par appartements, — grossissant ainsi son revenu canonial de 2 000 livres.

Le grand archidiacre de Metz commença, peut-être, par y être reçu gracieusement par le doyen d’alors, l’abbé Léonard de Lamet, son ancien condisciple de Navarre. Quand au commencement de 1659, il dut envisager désormais soit un séjour continu, soit au moins des déplacements fréquents et longs à Paris il devint sans doute locataire de son ami.

Dans quelle partie de ce bloc de maisons habitait-il. Donnait-il sur la rue du Doyenné, ou sur la rue Saint-Thomas du Louvre, ou sur le « Cul-de-sac » du Doyenné, ou sur les cours intérieures de cette. sorte de petite « cité ? » Nous l’ignorons et il n’y a plus de possibilité de le déterminer depuis le temps que tout ce quartier, bordé par le Louvre, a disparu dans la place du Carrousel. Toujours est-il qu’il s’y plut, puisque plus tard en 1671 il se rendra locataire de presque tout l’immeuble.

Aussi bien y trouvait-il, — et l’abbé Le Dieu l’indique, — l’agrément qu’il devait tellement goûter, en homme de ce siècle sociable : l’agrément de compagnons et d’une vie convenables à son « état » et à son esprit.

Tels étaient, en premier lieu, les deux propriétaires, les deux doyens, qui de 1655 à 1671 se succédèrent : Lamet et l’abbé