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désemparer, prendrait alors la direction générale de Guise, le 15e corps débouchant le premier en direction Lesdins-Grand-Verly (Nord de Guise), couvrant à sa gauche Rawlinson, s’épanouissant au Sud pour déborder Saint-Quentin par l’Est et ouvrant le passage à l’armée en prenant à revers la ligne Hindenburg ; le 31e corps forcerait la ligne allemande dès que celle-ci serait débordée, en direction du Mont d’Origny (Sud-Ouest de Guise), accrocherait les arrière-gardes de l’ennemi en retraite et « pousserait vivement ; » pendant ce temps, le 36e corps, ayant cueilli Saint-Quentin, le nettoierait lestement et passerait au Sud de la place, marchant entre le 15e et le 31e corps, directement sur Guise. Le 8e corps, agissant sur la rive gauche de l’Oise, assurerait la sécurité du 31e corps, en forçant le passage de la rivière jusqu’à Ribémont, à 15 kilomètres Sud de Saint-Quentin. Ainsi l’encerclement et la chute de cette ville étant consommés, s’amorcerait immédiatement l’opération sur Guise.

Le 29, l’exécution commença ; avant midi, les soldats des 31e et 4e corps, admirables d’entrain, aussi enragés à l’assaut que leurs voisins britanniques et américains, emportaient de haute lutte, au Sud de Saint-Quentin, Urvillers et Cerisy, faisant plus de 600 prisonniers à ce premier coup. L’ennemi réagit violemment, reprit Urvillers, dont il allait être définitivement chassé le lendemain.

Le 15e corps, relevant de Fayet à Gricourt les troupes de secteur, se mettait, à cette heure, en place pour appuyer Rawlinson en marche et se jeter sur la ligne Hindenburg en liaison avec lui. Sur un ordre de Foch, l’attaque était aussitôt déchaînée en direction générale de Lesdins, à 17 heures, et gagnait du terrain, arrêtée seulement par l’obscurité. On rencontrait partout une résistance opiniâtre, notamment sur le front du 36e corps qui, à l’assaut de Saint-Quentin, dut marquer le pas jusqu’au lendemain.

Reprenant le 30 son attaque, Debeney dépassa, en dépit d’une résistance encore accrue, la route de Saint-Quentin à Cambrai à l’Est de Gricourt, reprit Urvillers, enleva Giffécourt.

Le 1er octobre au matin, l’attaque fut menée avec une vigueur croissante. Le 15e corps, bousculant les premiers éléments allemands, se jeta sur Omissy, déjà au Nord de Saint-Quentin et tenta de franchir le canal sur la rive opposée duquel une ligne de mitrailleuses faisait rage. A sa gauche, un groupe