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n’en tombait pas moins avec le Catelet, Ramicourt et Sequéhart ; elle était jusqu’au bout disputée, mais finissait par être tout entière occupée.

Restait, pour que la ligne Hindenburg fût entièrement franchie, à occuper Montbrehain et Beaurevoir, à l’Est. L’infanterie se relança à l’assaut appuyée par les tanks. Les deux villages étaient, le 5, enlevés, l’ennemi forcé d’abandonner toute sa ligne entre Le Catelet et Crèvecœur sur l’Escaut au Nord et la droite de l’armée Byng ainsi mise en mesure de franchir le canal de l’Escaut.

Debeney, de son côté, en dépit des plus grandes difficultés, s’acharnait à entamer la ligne à l’Est de Saint-Quentin.

Le 15e corps avait, le 3, enlevé les lisières de Lesdins, le 4, Morcourt, trois fois mais vainement contre-attaque par l’ennemi, et le 5, après une lutte opiniâtre, les bois situés entre Morcourt et Roumoy. Attaquant, le 6, entre Morcourt et Sequéhart, il avait, après de durs combats, pris Remaucourt, au Sud-Est de Lesdins, et les bois voisins, encore qu’ils fussent formidablement organisés. Mais au Sud de Saint-Quentin, nos corps d’armée n’arrivaient pas à rompre la barrière. Une nouvelle opération était nécessaire qui allait vaincre les dernières résistances. Et, de son côté, Haig, à peine les derniers succès acquis, s’apprêtait à de nouveaux combats.


En fait, la ligne Hindenburg était brisée : les Allemands n’en défendaient plus que des lambeaux. Elle était entièrement emportée à l’Ouest de Cambrai, dont Byng occupait les faubourgs ; elle l’était à l’Est de Montbrehain, qui en était le dernier élément et que Rawlinson venait d’enlever, elle l’était par Debeney à l’Ouest de Fontaine-Auterte qu’atteignait presque notre 15e corps. Par ailleurs, la chute, de Crèvecœur sur Escaut, du Catelet et de Beaurevoir, de Joncourt et de Levergies, de Remaucourt, de l’énorme saillant de Saint-Quentin, installait partout au cœur de la position Britanniques, Américains et Français. Elle n’était plus défendable et il suffirait d’une nouvelle attaque des vainqueurs pour que tombassent ses derniers bastions démantelés ou encerclés et que, devant eux, s’offrît « l’espace libre. « Déjà des portes étaient ouvertes vers cet espace libre ; il suffirait d’élargir ces brèches pour que, s’y engouffrant,