que lui remit Malet, une dragonne de général de division et une écharpe de commissaire de police. Il revint chez Caamano qu’il trouva « en train en fumer la cigare, » et sans lui donner l’éveil, il entr’ouvrit la malle et glissa sur les paquets d’uniformes qui s’y trouvaient, la dragonne et l’écharpe [1].
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Caisse d’amortissement Fonds de 4 000 000 |
Sur la présentation du présent, il sera payé au porteur par la Caisse d’amortissement, la somme de cent mille francs, à imputer sur le fonds de quatre millions mis à ma disposition par le décret du Sénat du 11 courant. Le Général de Division, |
On arriva ainsi au 22 octobre. Par ordre de Malet, Boutreux alla dans l’après-midi chercher Rateau au quartier ; ils dînèrent ensemble au Palais-Royal, passèrent chez Boutreux pour prendre des bottes et jouèrent ensuite au billard de neuf à dix heures, dans un café de la rue Saint-Antoine. A dix heures, ils se rendirent rue de Montreuil pour attendre Lafon et Malet qui, au dire de Boutreux, sortirent de la maison Dubuisson par une croisée donnant sur cette rue. Les quatre hommes se rendirent alors chez Caamano, où ils datèrent [2] et timbrèrent les pièces destinées aux diverses autorités. Ils n’avaient pas de tampon à encre grasse pour imprimer le cachet portant une L. majuscule à fioritures, entourée d’une guirlandes de feuilles de chêne. On dut imprimer les pièces à l’encre fluide.
Ce travail mena jusqu’à une heure du matin. Alors la malle fut ouverte, on en sortit les armes et les uniformes ; puis l’on mangea, et l’on but.
A trois heures, les trois acteurs s’habillèrent. Malet en grande tenue de général, Rateau en uniforme de capitaine aide de camp. Boutreux, sur son frac bleu, ceignit une écharpe de commissaire de police, et se coiffa d’un chapeau haut de