Le champ des études astronomiques s’est depuis quelque temps magnifiquement développé. Confiné naguère à notre système solaire, il embrasse maintenant le système des étoiles tout entier. Les résultats obtenus récemment dans cet ordre d’idées sont de nature à rabaisser singulièrement notre orgueil géocentrique et l’héliocentrisme lui-même. Notre soleil, avec son médiocre cortège de négligeables planètes, n’apparaît plus maintenant que comme un îlot insignifiant dans l’océan stellaire, comme un grain de sable de l’Univers. Mais peut-être, après tout, ces études qui nous montrent notre petitesse spatiale sont-elles moins qu’on ne pourrait croire de nature à rabaisser notre superbe, puisque du même coup elles nous incitent à admirer la puissance et la beauté des méthodes qui, issues du cerveau humain, permettent de mesurer, d’embrasser et de concevoir un univers sans cesse agrandi.
Le monde des étoiles peut être examiné à bien des points de vue : sa constitution chimique, ses mouvements individuels et collectifs, son âge et le degré d’évolution de ses divers membres, leur température, le rythme de leurs pulsations diverses ont fourni ces dernières années d’amples moissons de découvertes. Mais avant d’aborder ces études qui constituent, si j’ose dire, la physiologie de l’Univers stellaire, un problème primordial se pose d’abord, c’est celui des distances et des dimensions de cet univers. C’est en un mot son anatomie.
Dans l’étude du corps humain, avant d’étudier le fonctionnement et l’évolution des organes, il est indispensable de connaître leur
- ↑ NOTE DE L’AUTEUR parue dans : Revue scientifique - Amas stellaires et nébuleuses : (même tome, p. 929)
- Les lecteurs de la Revue auront rectifié d’eux-mêmes, par le contexte, deux coquilles typographiques qui se sont glissées dans ma dernière chronique : 1o ce qu’on appelle la parallaxe d’une étoile, ou plus exactement sa parallaxe annuelle, c’est par convention l’angle sous lequel est vu de cette étoile non pas le diamètre, mais le demi-diamètre de l’orbite terrestre ; 2o puisque la distance de la nuée de Magellan équivaut à 30 000 années de lumière environ, cette distance est voisine de 10 000 parsecs et non pas de 1 000 parsecs comme il a été imprimé par omission typographique d’un zéro.